À défaut de rouvrir la Constitution canadienne pour obtenir la signature du Québec, le premier ministre Justin Trudeau tient mordicus à dépoussiérer la constitution du Parti libéral du Canada pour simplifier la vie aux militants libéraux, notamment en abolissant les frais d'adhésion pour quiconque veut appuyer le parti.

M. Trudeau profitera du congrès de l'aile québécoise du PLC qui a lieu aujourd'hui dans la métropole pour réitérer son appel à moderniser et à alléger les règles qui gouvernent sa formation politique afin d'en faire un véritable mouvement de masse.

Le premier ministre a déjà lancé un appel en ce sens le mois dernier à Halifax à l'occasion d'une réunion des militants libéraux de la Nouvelle-Écosse.

« La constitution du parti a besoin d'être simplifiée et allégée pour faciliter l'adhésion des gens qui appuient nos politiques. C'est une priorité de M. Trudeau. Il va continuer d'en parler aux membres du parti en prévision du congrès national qui aura lieu à Winnipeg [à la fin de mai] », a-t-on indiqué dans les rangs libéraux.

En se faisant l'ardent défenseur de l'abolition des frais d'adhésion, M. Trudeau ne propose rien de moins qu'une petite révolution dans le fonctionnement des partis politiques au pays. Et il pourrait forcer la main aux autres partis. Déjà, le NPD s'est penché sur cette idée durant son récent congrès à Edmonton. Le Parti conservateur, lui, avait au contraire proposé de faire passer de 15 à 25 $ les frais d'adhésion avant de faire rapidement marche arrière quelques jours plus tard après que M. Trudeau eut proposé la gratuité pour adhérer au Parti libéral.

À l'heure actuelle, seuls les membres en bonne et due forme peuvent participer aux diverses activités du PLC comme les assemblées d'investiture, et la rédaction de résolutions sur les divers enjeux de société qui sont débattues au congrès national du parti. M. Trudeau propose essentiellement de faire table rase. En vertu de sa proposition, il n'y aurait plus de membres du parti, mais seulement des sympathisants qui devraient s'enregistrer gratuitement auprès du parti pour être en mesure de participer à l'élaboration de la plateforme politique, à la sélection des candidats pour les élections fédérales et à l'élection du chef.

Rappelons que M. Trudeau a été élu chef du Parti libéral en avril 2012 en vertu d'une nouvelle formule selon laquelle tous les sympathisants, et non pas seulement les membres du parti, ont pu voter. Cette formule sans précédent sur la scène politique fédérale avait permis au PLC de dénicher 300 000 sympathisants.

Durant la réunion de l'aile québécoise, M. Trudeau compte faire un bilan de ses six mois de pouvoir et rappeler certaines des promesses qui ont déjà été mises en oeuvre, notamment la réduction du fardeau fiscal de la classe moyenne et la hausse des impôts imposée aux contribuables empochant 200 000 $ et plus, ainsi que la mise en oeuvre de la nouvelle allocation canadienne pour les familles.

Les ministres du Québec - Marc Garneau (Transports), Mélanie Joly (Patrimoine canadien), Jean-Yves Duclos (Famille, Enfants et Développement social), Stéphane Dion (Affaires étrangères) et Diane Lebouthillier (Revenu Canada) participeront aussi à une séance de questions-réponses avec les militants libéraux.

Par ailleurs, une lutte intéressante s'annonce pour la présidence de l'aile québécoise du PLC. L'actuelle présidente, Linda Julien, souhaite obtenir un nouveau mandat. Mais elle doit affronter un adversaire de taille, Pierre Choquette, qui jouit de l'appui de la grande majorité des 40 députés libéraux élus le 19 octobre.