Le premier ministre Justin Trudeau a été honoré, vendredi, par une Première Nation du sud de l'Alberta, qui n'a toutefois pas hésité à le mettre au défi de respecter ses promesses envers les Autochtones.

Les hôtes de M. Trudeau lui ont remis un chapeau de cowboy et une veste à franges noirs ainsi qu'une coiffe traditionnelle lors d'une cérémonie imposante qui s'est déroulée sur la réserve Tsuu T'ina, au sud-ouest de Calgary.

La coiffe offerte au premier ministre représente l'accomplissement, le respect, la bravoure et la consolidation de la paix.

Il a aussi reçu le nom autochtone «Gumistiyi», qui signifie «Celui qui continue d'essayer».

Le chef de la Première Nation Tsuu T'ina, Roy Whitney, a prévenu Justin Trudeau qu'il le surveillerait de près afin de voir s'il respectera sa promesse d'inclure les Autochtones dans le dialogue national.

Il a ajouté que la victoire de M. Trudeau aux élections avait suscité de grandes attentes quant à la volonté du gouvernement fédéral de collaborer avec les Premières Nations afin de surmonter les obstacles historiques à la reconnaissance de leurs droits.

Perry Bellegarde, le chef national de l'Assemblée des Premières Nations, a pour sa part rappelé les cinq engagements pris par les libéraux durant la campagne électorale de l'automne dernier - dont celui de lancer une commission d'enquête publique sur les femmes autochtones disparues et assassinées - et informé M. Trudeau qu'il s'attendait à ce que ces promesses soient tenues.

À l'instar de M. Whitney, le chef national a réclamé davantage d'argent pour régler les problèmes sociaux dans les réserves et aider les communautés autochtones à s'épanouir.

M. Bellegarde a ajouté que les Premières Nations étaient également impatientes de voir si le plafond de deux pour cent sur les augmentations annuelles du financement fédéral serait retiré du prochain budget, qui sera déposé le 22 mars.

M. Trudeau a répété qu'il n'y avait pas de relation plus importante pour lui et le Canada que celle avec les Premières Nations, les Inuits et les Métis - une relation «basée sur la reconnaissance que les droits des Premières Nations garantis par la Constitution sont une obligation sacrée».

«Nous allons honorer nos promesses, a-t-il poursuivi. Je m'engage auprès de vous à ce que le gouvernement du Canada marche à vos côtés sur le chemin de la véritable réconciliation, du partenariat et de l'amitié.»