Les deux principaux partis d'opposition du Canada se sont engagés mardi devant les chefs des Premières Nations à ratifier, s'ils devaient être élus à l'automne, la déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones.

Le Canada avait été l'un des quatre pays --avec l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis-- à voter contre ce texte lors de son adoption en 2007 par l'assemblée générale des Nations unies, alors que les Amérindiens, Inuits et Métis représentent 4,3% de sa population (1,4 million de personnes).

Le gouvernement conservateur de Stephen Harper craignait alors que certains articles du texte, en affirmant notamment le droit à l'autodétermination des peuples indigènes, soient «interprétés de manière à donner un droit de veto aux groupes autochtones».

Une telle disposition «ne peut être conciliée avec le droit canadien actuel», s'était encore justifié Ottawa en septembre dernier, lors de la première Conférence mondiale sur les peuples autochtones organisée par l'ONU.

En tête des sondages pour les élections législatives du 19 octobre, le Nouveau Parti Démocratique (NPD) veut, s'il est élu, que «chaque décision du gouvernement respecte les traités» signés entre la Couronne britannique et les Amérindiens lors de la conquête du Canada, mais aussi «les obligations internationales du Canada, à commencer par la déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones», a assuré Thomas Mulcair, chef du NPD, devant l'Assemblée des Premières nations.

Vivement applaudi, il a également promis une hausse des investissements fédéraux dans l'éducation des jeunes autochtones, jugeant «horrible qu'un pays riche comme le Canada dépense moins pour certains enfants».

Justin Trudeau, le chef du Parti libéral (3e dans les sondages), a pour sa part rappelé le besoin «de reconnaître que notre nation n'a pas été créée avec la participation de nos peuples autochtones».

Appelant à une «relation renouvelée entre le gouvernement fédéral et les peuples indigènes», il a plaidé lui aussi pour la ratification de la déclaration des Nations unies, ainsi que pour la mise en place de «mécanismes» devant répondre aux doléances des Premières nations, notamment sur les questions foncières.