Le ministre des Finances du Canada croit que la menace du terrorisme devient un enjeu de plus en plus important pour les Canadiens - pouvant même rivaliser avec l'économie, a-t-il affirmé vendredi lors d'une conférence à Ottawa.

Selon Joe Oliver, l'enjeu du terrorisme s'imposera dans la prochaine campagne électorale, bien que l'économie demeure la préoccupation principale des Canadiens. Il a formulé ces commentaires alors qu'il répondait aux questions du public dans le cadre de l'événement annuel de la droite canadienne du Manning Center à Ottawa.

Ses déclarations sont survenues - par coïncidence ou non - le même jour du témoignage du commissaire de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) devant des élus. Il faisait état de l'enquête sur la fusillade du mois d'octobre au Parlement.

M. Oliver a d'ailleurs réfuté l'idée que son gouvernement fasse diversion sur l'économie canadienne vacillante en parlant davantage de menace terroriste et de sécurité publique. Il a martelé que, personnellement, il discutait encore de finances, mais que le sujet du terrorisme s'était invité dans les débats.

La chute des prix du pétrole a imposé un véritable casse-tête au ministère de M. Oliver, qui a d'ailleurs reporté la présentation du budget au mois d'avril, au plus tôt, afin de bien évaluer les conséquences de la baisse des prix. Le gouvernement présente généralement son budget en février.

Il a fait valoir que ce délai était bénéfique puisque son équipe avait désormais une meilleure compréhension des enjeux entourant le cours du pétrole.

«Ça s'en vient, la date se rapproche», a-t-il affirmé, refusant toutefois de discuter du contenu de son énoncé budgétaire.

Le ministre de la Défense, Jason Kenney, a précisé que les priorités de son gouvernement étaient toujours la création d'emploi et la croissance de l'économie, ce qui se reflètera dans le budget, a-t-il indiqué.

Or, M. Kenney estime que cela ne devrait pas empêcher son gouvernement de riposter aux menaces du groupe armé État islamique.

«C'est évident que les attaques au mois d'octobre ont été pour le moins inspirées par la vision du groupe armé État islamique, une organisation génocidaire qui a menacé le Canada explicitement et de façon répétée», a-t-il affirmé en entrevue avec La Presse Canadienne en marge de l'allocution de son collègue.