Le Québec demeure au coeur de la stratégie pour faire élire le premier gouvernement néo-démocrate dans l'histoire du pays. Le NPD vise une soixantaine de sièges au Québec, au moins 40 sièges en Ontario et 20 sièges en Colombie-Britannique, a appris La Presse. Les autres provinces devront être mises à contribution pour qu'il espère prendre le pouvoir.

Les stratèges du NPD ont passé la fin de semaine en réunion à Ottawa afin de peaufiner leur stratégie en prévision des élections d'octobre. Ils ont encerclé les 170 circonscriptions nécessaires pour former un gouvernement majoritaire au prochain scrutin.

«Il est clair qu'il faut maintenir nos acquis au Québec, affirme un stratège néo-démocrate. Mais il faut aussi pouvoir faire des gains en Ontario. Nous avons 20 sièges en ce moment. La cible de 40 sièges nous semble réaliste.»

Le NPD détient actuellement 54 sièges au Québec.

Malgré les sondages pancanadiens qui le placent troisième dans les intentions de vote (environ 21% selon le site ThreeHundredEight.com), le NPD demeure confiant. Selon un sondage interne qu'il a réalisé auprès de 6000 personnes, le NPD est le deuxième choix d'une majorité des électeurs - ce qui démontre, selon les stratèges, qu'il jouit du meilleur potentiel de croissance. Ce sondage révélerait aussi une inquiétude croissante des électeurs au sujet de «l'inexpérience et [du] manque de jugement» de Justin Trudeau.

Le NPD a aussi terminé l'année 2014 en récoltant 9,6 millions de dollars auprès de 46 523 donateurs, la somme la plus importante jamais recueillie dans son histoire. «Nous sommes très encouragés par ces résultats.»

Un ex-ambassadeur dans la mêlée

Les néo-démocrates se targuent aussi d'attirer des candidats de prestige. Alors que le gouvernement Harper fait de la défense de la souveraineté de l'Ukraine l'un des dossiers prioritaires de sa politique étrangère, un ancien ambassadeur du Canada à Kiev, G. Daniel Caron, compte se lancer dans l'arène politique en portant les couleurs du NPD aux élections fédérales du 19 octobre, a appris La Presse.

M. Caron, qui a été ambassadeur du Canada en Ukraine de 2008 à 2011 et qui s'est joint en août dernier à l'équipe des Hautes Études internationales de l'Université Laval, sera candidat dans l'une des circonscriptions de la ville de Québec - une région que les troupes de Stephen Harper courtisent ardemment depuis plusieurs mois dans l'espoir de reprendre les sièges qu'elles y ont déjà détenus et qui ont basculé dans le camp du NPD aux élections de 2011.

Le NPD, qui n'a pas voulu préciser la circonscription où M. Caron sera candidat étant donné qu'il reste certains détails à finaliser, puise donc de nouveau dans les rangs de la diplomatie canadienne pour renforcer son équipe au Québec.

La députée néo-démocrate de Laurier-Sainte-Marie, Hélène Laverdière, a aussi été en poste dans certaines ambassades canadiennes à l'étranger avant de faire le saut en politique en 2011. C'est d'ailleurs Mme Laverdière qui a causé la surprise en battant l'ancien chef du Bloc québécois Gilles Duceppe dans Laurier-Sainte-Marie, une circonscription qu'il détenait depuis 1990.

«G. Daniel Caron est une candidature de prestige pour la ville de Québec. Il est membre du NPD et c'est un progressiste de longue date. Il partage les valeurs du NPD et il juge sévèrement la gestion des conservateurs, notamment les affaires étrangères. Évidemment, il vient consolider une équipe déjà très expérimentée en matière d'affaires étrangères pour conseiller Thomas Mulcair», affirme-t-on dans les rangs néo-démocrates.

Le NPD pourra aussi compter sur le conseiller syndical de la FTQ Réjean Bellemare, qui sera candidat dans Repentigny, ainsi que sur l'avocat d'Action chômage Hans Marotte, qui briguera les suffrages pour les troupes de Thomas Mulcair dans Saint-Jean.