Les libéraux de Justin Trudeau ont retenu les services d'une avocate de Toronto, Cynthia Petersen, pour enquêter sur les allégations de harcèlement formulées par deux députées du NPD qui ont mené à la suspension des députés Massimo Pacetti et Scott Andrews du caucus libéral.

Mme Petersen, qui est partenaire à la firme Sack Goldblatt Mitchell LLP, l'un des cabinets d'avocats les plus importants au Canada pour le droit du travail et de l'emploi, le droit civil et le droit criminel, devrait entreprendre son enquête après le congé des fêtes si les quatre députés au coeur de cette affaire qui secoue le Parlement depuis plusieurs semaines acceptent de donner leur version des faits.

Mme Petersen est une spécialiste des questions touchant l'égalité des droits et les droits de la personne. Au cours des dernières années, des organisations telles que des commissions des droits de la personne, des organismes de réglementation professionnelle et des employeurs des secteurs public et privé ont fait appel à ses services pour enquêter sur des plaintes de harcèlement en milieu de travail déposées par des employés.

Mme Peterson, qui sera rémunérée par le Parti libéral pour mener à bien cette enquête, compte envoyer une missive aux parties impliquées la semaine prochaine pour les inviter à participer à l'enquête en toute confidentialité, a indiqué une source libérale à La Presse.

Les conclusions de cette enquête permettront au chef libéral Justin Trudeau de statuer sur le sort des députés Massimo Pacetti et Scott Andrews, qui ont été suspendus du caucus libéral au début du mois dernier. M. Trudeau a aussi suspendu leur candidature pour le Parti libéral en prévision des prochaines élections, prévues en octobre 2015.

«Mme Peterson a été mandatée pour mener une enquête indépendante, équitable et confidentielle. Elle doit produire un rapport dans lequel elle va présenter en toute confidentialité ses conclusions sur allégations de faute personnelle et sur toutes autres allégations connexes qui peuvent être formulées durant l'enquête. Elle va remettre son rapport à M. Trudeau. Cela va lui permettre de prendre une décision éclairée sur le retour ou non de M. Pacetti et M. Andrews au sein du caucus et aussi au sujet de leur participation aux prochaines élections comme candidats du PLC », a précisé une source libérale.

Les libéraux encouragent fortement les députées du NPD qui estiment avoir été victimes de harcèlement de la part de MM. Pacetti et Andrews à participer à cette enquête. Si elles refusent, les libéraux croient avoir entre les mains suffisamment de détails des événements qui ont conduit à la suspension des deux députés pour que Mme Petersen puisse produire un rapport et des recommandations à M. Trudeau.

«Nous aimerions qu'elles participent à ce processus. Mais cette décision leur revient », a-t-on indiqué.

Rappelons que les deux députées du NPD ont refusé jusqu'ici de porter plainte aux autorités de la Chambre des communes ou aux autorités policières. Pour leur part, les députés Pacetti et Andrews ont clamé leur innocence et ont promis de collaborer si une enquête est déclenchée.