Un député néo-démocrate québécois qui dit s'être senti «bâillonné» et «frustré» dans l'exercice de ses fonctions accordera son soutien à une motion déposée par l'ex-bloquiste Jean-François Fortin.

Jean-François Larose estime que les citoyens seraient mieux servis si les élus de la Chambre des communes avaient plus de latitude, comme le préconise M. Fortin dans une motion «contre le cynisme» présentée mardi.

Il a donc été séduit par les propositions de son collègue parlementaire, notamment celle voulant que chaque député de l'opposition ait droit à une question par semaine et qu'il puisse avoir la possibilité d'échanger son droit de parole ou de le céder à un collègue.

Le fonctionnement actuel semble être une source de frustration pour le représentant du Nouveau Parti démocratique (NPD) dans la circonscription de Repentigny.

«En ce moment, les gens qui nous gèrent ne sont pas mis en place par les députés. Pour avoir des questions de façon régulière, c'est toujours une négociation», a exposé M. Larose en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, mercredi.

Le député n'a pas voulu préciser dans quels dossiers il s'était senti muselé par son parti, mais il a assuré que cela s'était produit à quelques reprises.

Il a cependant tenu à spécifier que cette réalité était aussi celle de la grande majorité des formations politiques - à tout le moins, celles qui sont représentées aux Communes.

«La frustration n'est pas envers le parti, elle est envers le système», a-t-il laissé tomber, suggérant que l'adoption de la motion favoriserait une «meilleure relation avec (les) collègues» et permettrait aux députés de «mieux livrer la marchandise».

À l'issue de la période des questions, mercredi, le chef néo-démocrate Thomas Mulcair a voulu minimiser la sortie de son député, soutenant que «cela faisait partie d'un débat» et qu'il allait «continuer à être très ouvert».

Jean-François Larose a souligné qu'il fallait surtout voir en cette sortie un appui public de la démarche de son collègue parlementaire. Et il dit avoir «absolument» l'intention de se présenter aux prochaines élections sous la bannière néo-démocrate.

«Il n'y a rien sur la table présentement qui dit le contraire. Moi, tout ce que je veux, c'est qu'il y ait un changement dans tous les partis», a exposé l'élu à l'autre bout du fil.

M. Fortin a appelé les chefs de partis à laisser leurs députés voter librement sur la motion.