Le chef progressiste-conservateur David Alward a choisi de reconnaître sa défaite dans le cadre du scrutin provincial tenu au Nouveau-Brunswick lundi et il a annoncé qu'il renonçait à diriger sa formation politique.
Son camp a réussi à s'imposer dans 21 circonscriptions lors de cette élection alors que le parti de son adversaire, le libéral Brian Gallant, a raflé 27 sièges et que les verts sont parvenus à en obtenir un.
À 54 ans, M. Alward est devenu le deuxième premier ministre de l'histoire du Nouveau-Brunswick à ne pas parvenir à obtenir un deuxième mandat.
Son prédécesseur, le libéral Shawn Graham, avait subi le même sort en 2010. À ce moment, l'équipe de David Alward lui avait, en effet, montré la sortie en parvenant à obtenir une majorité à l'Assemblée législative.
Malgré la défaite de son gouvernement, M. Alward tient à continuer de représenter les citoyens de Carleton à titre de simple député.
Lors d'un point de presse tenu à Fredericton, il a ouvertement admis qu'il était déçu du verdict de l'électorat.
Puis, il a martelé qu'il fallait que les responsables d'Élections Nouveau-Brunswick procèdent à une «révision minutieuse» pour comprendre ce qui a été à l'origine des ratés informatiques ayant perturbé le dépouillement des votes.
Il a dit qu'ils avaient «une obligation à l'égard des Néo-Brunswickois de s'assurer que chaque bulletin a été adéquatement compté».
Le dépouillement du vote a été interrompu vers 22h45, heure locale, en raison de pépins informatiques après qu'Élections Nouveau-Brunswick eut constaté des écarts dans les tabulations de certaines de ses machines électroniques. L'opération a repris environ deux heures plus tard.
Le directeur général des élections du Nouveau-Brunswick, Michael Quinn, a indiqué, mardi, que ces ennuis étaient imputables à un logiciel fourni à Élections Nouveau-Brunswick par Dominion Voting.
«Le problème n'est pas lié aux machines. Elles savent compter. Elles font bien leur travail», a-t-il déclaré.
Poursuivant sur sa lancée, il a ajouté que «le problème se trouvait dans un logiciel en particulier».
«Nous l'avons identifié. Nous avons découvert comment le corriger alors, les résultats en ligne sont corrects», a-t-il précisé.
Questionné par rapport à la révision réclamée entre autres par David Alward, M. Quinn a dit qu'il n'en voyait pas la nécessité puisque son équipe sait exactement ce qui s'est produit.
Le chef du Parti vert, David Coon, persiste à croire que l'exercice serait bénéfique pour rétablir la confiance du public ainsi que pour éviter une répétition de ce scénario à l'occasion d'un futur scrutin.
De son côté, le numéro un de l'Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, Kris Austin, a affirmé qu'il entendait exiger que les bulletins soient recomptés dans sa circonscription où il n'a perdu que par 26 voix.
Il s'est aussi dit favorable à un nouveau dépouillement général à l'échelle provinciale.
Les libéraux ont dominé le vote populaire, obtenant 42,73% des voix, comparativement à 34,65 pour les conservateurs. Le NPD suivait à 12,98%, le Parti vert à 6,61 et l'Alliance des gens du Nouveau-Brunswick fermait la marche à 2,14%.
Le NPD a échoué à faire élire un seul candidat. Même son chef, Dominic Cardy, a dû se contenter de la deuxième place dans sa circonscription. Il a lui aussi annoncé sa démission, tout en affirmant qu'il croyait que le Nouveau-Brunswick méritait «mieux qu'un gouvernement conservateur ou libéral».
À 32 ans, Brian Gallant devient le deuxième plus jeune premier ministre de l'histoire de la province. Il avait fait campagne en promettant de créer des emplois grâce à un programme d'infrastructures. «Quelle nuit!», a-t-il lancé d'amblée devant ses partisans.
Se disant honoré et reconnaissant de la confiance des électeurs, il a déclaré, dans son discours de victoire, que sa province était «à la croisée des chemins». Il a reconnu que plusieurs décisions difficiles seront à prendre, mais il a assuré la population de travailler fort pour amener la province «dans la bonne direction».
Il a rappelé que malgré les ennuis de la soirée, Élections Nouveau-Brunswick était parvenue à accomplir sa mission. Le résultat a été retardé, mais le droit de vote n'a pas été nié aux citoyens, a-t-il souligné.
Un des candidats conservateurs qui tiraient de l'arrière, Carl Killen, s'est fait conseiller par ses avocats de ne pas concéder la victoire à son adversaire libéral en raison des problèmes occasionnés par les machines à compter le vote.
Au moins sept ministres ont mordu la poussière, dont Marie-Claude Blais (Éducation), Michael Olscamp (Agriculture, Aquaculture et Pêches), Danny Soucy (Environnement), Craig Leonard (Énergie et Mines) et Claude Williams (Transport).
Le libéral Denis Landry a été le premier candidat déclaré élu dans la circonscription de Bathurst-Est-Nepisguit-Saint-Idosore.
À la dissolution de la Chambre, les progressistes-conservateurs avaient 41 sièges, alors que les libéraux n'en comptaient que 13.