Les Québécois sont peu au fait de la place de George-Étienne Cartier dans l'histoire, selon un sondage de la firme Léger commandé l'Association d'études canadiennes (AEC).

Les premiers ministres Stephen Harper et Philippe Couillard seront réunis dans la capitale québécoise samedi pour célébrer le 200e anniversaire de naissance du politicien et l'un des Pères de la Confédération.

Mais selon un coup de sonde mené en ligne du 17 au 19 juin auprès de 1007 Québécois, ceux-ci sont partagés quant à savoir quel personnage-clé de l'histoire a mené à l'entrée du Québec dans la Confédération canadienne, en 1867.

Presque le même nombre de personnes ont répondu que c'était Pierre Elliott Trudeau (9 %) que George-Étienne Cartier (11 %). Quatorze pour cent ont répondu John A. Macdonald, 16 % Wilfrid Laurier et 41 % ont dit qu'ils l'ignoraient ou ont préféré ne pas répondre.

La Conférence de Charlottetown

La célébration du 200e de George-Étienne Cartier coïncide avec le début des célébrations du 150e anniversaire de la création de la Confédération canadienne. Elles ont été lancées la semaine dernière avec le 150e anniversaire de la Conférence de Charlottetown du premier au 9 septembre 1864. Celle de Québec a suivi un mois plus tard. C'est lors de ces conférences que les participants, dont M. Cartier, ont jeté les bases de l'État canadien moderne.

Jack Jedwab, le premier vice-président de l'AEC, une organisation qui fait la promotion des études canadiennes, s'est dit perplexe devant le manque de connaissances des Québécois à cet égard.

«On attribue souvent à Cartier le mérite d'avoir conduit le Québec dans la Confédération, a-t-il déclaré. L'historien Alistair Sweeney dit que la Confédération ne se serait pas matérialisée sans Cartier.»

Il dénonce le fait que trop peu est fait pour commémorer l'homme d'État.

«Sombre personnage»

Mais tous ne partagent pas son avis. Le président de la Société Saint-Jean Baptiste, Maxime Laporte, a récemment dénoncé les plans du gouvernement fédéral de célébrer cet anniversaire. Selon l'organisme souverainiste, George-Étienne Cartier est un «vire-capot» parce qu'il a pris part à la lutte des patriotes avant de s'allier avec Macdonald. La SSJB dénonce aussi son implication dans le scandale du chemin de fer.

«Il est assez navrant de voir qu'après avoir retiré le prix Thérèse-Casgrain, Harper se lance dans la commémoration d'aussi sombres personnages que George-Étienne Cartier et John A. Macdonald», a lancé M. Laporte lors d'une entrevue accordée au Soleil il y a un mois.

Le porte-parole du premier ministre Harper, Carl Vallée, a précisé que «le premier ministre prononcera un discours sur le 200e anniversaire de George-Étienne Cartier. Il dira que M. Cartier était un grand Québécois et un grand Canadien. Sans lui, un Bleu champion des droits des canadiens-francais et des provinces, la confédération n'aurait jamais pu avoir lieu».

PHOTO LA PRESSE CANADIENNE

Un timbre à l'effigie de George-Étienne Cartier.