Les militants libéraux ont massivement endossé dimanche la décision de leur chef Justin Trudeau d'expulser les 32 sénateurs du caucus libéral le mois dernier.

Réunis en congrès à Montréal en fin de semaine, les militants ont donné leur bénédiction au geste sans précédent de leur chef même si M. Trudeau a pris cette décision sans consulter les principaux intéressés et sans prendre le pouls des militants au préalable.

« Justin Trudeau a fait plus pour réformer le Sénat en une seule matinée que Stephen Harper a en fait au cours des huit dernières années », a lancé le député libéral de la Saskatchewan Ralph Goodale, qui a pris la parole durant le débat sur cette question

Les militants libéraux devront toutefois attendre au prochain congrès du parti, prévu dans deux ans, avant de pouvoir amender leur constitution formalisant cette décision. Aucun amendement ne pouvait être débattu parce qu'il n'a pas été présenté dans les délais prescrits.

Mais les stratèges libéraux tenaient à ce que les militants se prononcent sur cette question afin de démontrer que la décision du chef libéral d'expulser les sénateurs du caucus parlementaire obtenait un large appui au sein des troupes.

Également dimanche, les militants libéraux ont adopté une trentaine de résolutions qui pourraient être incluses dans le programme du parti aux prochaines élections. Ainsi, les troupes libérales réclament :

- la décriminalisation de l'aide médicale à mourir au Canada. Au Québec, le gouvernement Marois tente d'adopter son projet de loi « Mourir dans la dignité » avant les élections prévues au printemps;

- un plan fédéral d'investissement dans les infrastructures équivalent à 1 % du produit intérieur brut par année ;

- une bonification de la sécurité de vieillesse et du régime de pensions du Canada;

- un nouveau pacte sur le financement des soins de santé au pays ;

- la mise en oeuvre du contenu de l'accord de Kelowna aboli par les conservateurs. Cet accord prévoyait des milliards de dollars en investissements pour améliorer le sort des peuples autochtones;

- la création d'un programme national de garderies.

Ces résolutions forceraient le gouvernement fédéral à engager des milliards de dollars en nouvelles dépenses. Les stratèges libéraux ont tenu à affirmer qu'il faudra tenir compte de l'état des finances publiques avant de mettre quelque politique que ce soit de l'avant et que certaines des propositions pourraient donc ne jamais voir le jour.

Le chef du Parti libéral Justin Trudeau, qui a prononcé un discours d'une trentaine de minutes samedi, n'a pas rencontré les journalistes dimanche, ce qui a soulevé l'ire des médias.

Chose certaine, les stratèges libéraux arboraient un large sourire en fin de semaine, confiants que le congrès qui a pris fin dimanche marque le début de la « renaissance » de leur parti.

« Au dernier congrès, en 2011, à Ottawa, tout le monde se demandait si le Parti libéral était capable de survivre. Aujourd'hui, les militants sont gonflés à bloc, enthousiastes et envisagent l'avenir avec beaucoup d'optimiste. On peut dire que le congrès de Montréal a été celui de la renaissance », a confié un stratège libéral sous le couvert de l'anonymat.

Photo Graham Hughes, PC

Justin Trudeau a été vu dans les couloirs du Palais des congrès ce matin en train de se réjouir de la victoire du Canada à la finale de hockey masculin aux Jeux olympiques de Sotchi.