La députée néo-démocrate Rathika Sitsabaiesan dit avoir été victime d'«intimidation politique» lors d'une visite privée au Sri Lanka, son pays d'origine, mais que les autorités n'étaient pas allées jusqu'à tenter de l'expulser.

Dans une déclaration écrite transmise mercredi, Mme Sitsabaiesan dit avoir été prévenue qu'elle risquait d'être arrêtée et déportée.

Les autorités canadiennes étaient à pied d'oeuvre mardi, veille du jour de l'An, afin de déterminer si les informations concernant la mise en résidence surveillée de la députée étaient fondées.

Mme Sitsabaiesan dit avoir reçu la confirmation, de la part du haut-commissariat canadien à Colombo, la capitale, qu'il n'existait pas de mandat d'arrêt émis contre elle.

Mme Sitsabaiesan, âgé de 32 ans, est arrivée au Canada avec sa famille à l'âge de cinq ans, et a été élue à la Chambre des communes en 2011 dans la circonscription torontoise de Scarborough-Rouge River.

Elle a joué un rôle important dans le cadre des efforts du Nouveau Parti démocratique (NPD) pour persuader le gouvernement conservateur de boycotter une rencontre des leaders du Commonwealth au Sri Lanka en novembre. Le premier ministre Stephen Harper n'y a pas participé, invoquant le triste bilan de Colombo en matière de droits de l'homme. Le secrétaire parlementaire Deepak Obhrai, a toutefois représenté Ottawa à cette rencontre.

Les néo-démocrates et d'autres ont réclamé que le Sri Lanka se soumette à une enquête sur de présumés crimes de guerre commis lors de la longue guerre civile entre l'armée et les insurgés tamouls désirant l'indépendance.

«Mes expériences depuis mon arrivée au Sri Lanka sont un rappel que la défense des droits de l'homme n'est pas facile, mais je continue de croire que c'est seulement par le dialogue et la liberté d'expression que les gens peuvent en fait parvenir à la réconciliation», a dit la députée par voie de communiqué.

La députée poursuit en disant qu'elle désire désormais explorer et en apprendre davantage sur son pays d'origine.

Le député néo-démocrate Paul Dewar, qui s'est entretenu avec sa collègue, soutient que Mme Sitsabaiesan a été suivie et surveillée de près par les autorités sri-lankaises depuis son arrivée.

«Dès qu'elle a posé le pied au sol, il est devenu clair que les autorités gardaient un oeil sur elle. Elle a ensuite reçu des avertissements l'invitant à la prudence dans le choix des gens avec qui elle parlait, ou des endroits où elle se rendait.»

«Il s'agit là d'une tendance que nous avons constatée de la part du gouvernement sri-lankais.»

Deux députés du Parti vert - l'un de l'Australie, l'autre de la Nouvelle-Zélande - ont vu leurs passeports confisqués en novembre, tout juste avant une conférence de presse au Sri Lanka pour décrire des violations des droits de l'homme dont ils avaient entendu parler durant leur séjour.