Le premier ministre Stephen Harper a choisi la ville de Montréal, et non Toronto, pour prononcer son tout premier discours au pays afin de vanter les mérites de l'accord de libre-échange conclu entre le Canada et l'Union européenne.

M. Harper doit en effet prononcer un important discours vendredi prochain devant les membres du la Chambre de commerce du Montréal métropolitain pour souligner les avantages et les retombées économiques de cet ambitieux accord conclu le mois dernier après plus de quatre ans de négociations.

Que le premier ministre ait choisi Montréal comme tribune dans le cadre d'une campagne à l'échelle du pays pour faire augmenter l'appui à cet accord n'est pas un hasard, selon ses proches collaborateurs.

M. Harper tient ainsi à souligner le rôle important qu'a joué le Québec dans les négociations entre le Canada et l'Union européenne et l'appui sans réserve qu'a toujours manifesté la province envers la libéralisation des échanges au cours des dernières décennies.

«Le Québec a toujours joué un rôle positif dans le dossier du libre-échange, que ce soit l'accord de libre-échange avec les États-Unis ou encore l'accord de libre-échange avec l'Union européenne. Le libre-échange est aussi appuyé par tous les grands partis au Québec, soit le Parti libéral, le Parti québécois et la CAQ», a indiqué hier Carl Vallée, porte-parole de M. Harper.

Il a aussi souligné que l'ex-premier ministre du Québec, Jean Charest, avait été le premier à exhorter le gouvernement Harper à entreprendre des pourparlers avec Bruxelles afin de conclure un traité de libre-échange.

«C'est certain qu'il y a ici un clin d'oeil au Québec», a dit M. Vallée.

Appui incertain du NPD

Le passage du premier ministre à Montréal braquera donc à nouveau les projecteurs sur cet accord au moment où le NPD, qui détient la majorité des sièges au Québec, n'a pas encore fait savoir s'il l'appuiera ou non.

Au cours des derniers jours, le ministre du Commerce international, Ed Fast, n'a pas raté une occasion de rappeler aux journalistes que le NPD est le seul parti politique à la Chambre des communes à tergiverser sur cette question. Le Parti libéral de Justin Trudeau a donné son appui à l'accord.

«Le NPD est dans une situation difficile en ce moment. On sait que sur le plan idéologique, il est contre le principe du libre-échange. Il faut se demander comment les députés néo-démocrates vont justifier devant leurs commettants du Québec de ne pas appuyer cet accord», a ajouté M. Vallée.

Selon les calculs du ministère du Commerce international, l'accord Canada-UE entraînera des retombées de 12 milliards par année et permettra de créer 80 000 emplois au pays.

Par ailleurs, M. Harper pourrait profiter de sa visite à Montréal pour rencontrer le nouveau maire de la métropole, Denis Coderre, ancien député fédéral à la Chambre des communes. M. Vallée a indiqué qu'il n'y a pas de plan pour une rencontre formelle jusqu'ici, mais que les deux hommes vont certainement avoir l'occasion d'échanger avant ou après son discours sur le libre-échange au Palais des congrès de Montréal.