Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, réclame l'abolition du Sénat. Il devient le premier ministre du cabinet de Stephen Harper à préconiser la fin la chambre haute.

M. Flaherty a largué cette bombe alors qu'il rencontrait les économistes du secteur privé afin d'obtenir de nouvelles projections économiques en prévision de la mise à jour économique et financière qu'il doit faire cet automne à la Chambre des communes.

Il a aussi fait ce commentaire alors que le scandale des dépenses au Sénat continue d'éclabousser le gouvernement Harper. M. Flaherty est l'un des ministres les plus influents du gouvernement Harper, étant à la barre du ministère des Finances depuis l'arrivée des conservateurs au pouvoir en 2006.

« Je ne parle pas du Sénat, car je veux avoir une longue vie heureuse. Je n'ai aucun intérêt envers cette Chambre. Le Sénat a des effets perturbateurs sur nos politiques visant à créer des emplois et de la croissance. Je suis un partisan de l'abolition du Sénat. Je l'ai toujours été », a affirmé M. Flaherty au cours d'un point de presse.

« Avoir aujourd'hui une Chambre législative de non-élus  est un anachronisme à mon avis », a ajouté le grand argentier du pays.

M. Flaherty a ainsi mis son grain de sel dans une controverse qui ne cesse de prendre de l'ampleur depuis la reprise des travaux parlementaires. Le leader du gouvernement au Sénat, le sénateur conservateur Claude Carignan, tente de faire adopter des motions pour suspendre sans salaire trois sénateurs nommés par Stephen Harper - Mike Duffy, Pamela Wallin et Patrick Brazeau - qui font l'objet d'une enquête policière pour avoir réclamé des milliers de dépenses injustifiées.

Le bien-fondé de ces motions divise profondément les conservateurs. Certains croient que cette manoeuvre va trop loin en ce qu'elle prive les sénateurs de leurs droits les plus fondamentaux d'avoir un procès juste et équitable si des accusations devaient être portées contre eux.

Les stratèges conservateurs souhaitent adopter la motion avant la tenue du congrès national du Parti conservateur qui commence jeudi à Calgary.