La volonté du Parti conservateur de suspendre sans salaire les sénateurs Patrick Brazeau, Pamela Wallin et Mike Duffy semble avoir provoqué une certaine confusion parmi les membres de la Chambre haute, qui tenteront lundi de clore le débat sur les sanctions à imposer.

À la suite des révélations explosives selon lesquelles le leader conservateur au Sénat aurait offert, en coulisses, une entente à M. Brazeau au moment même où le premier ministre prônait publiquement la tolérance zéro envers ces sénateurs fautifs, Claude Carignan a laissé entendre qu'il accepterait d'amender les motions proposées contre les sénateurs Brazeau et Wallin, mais pas dans le cas de M. Duffy.

Le leader de la Chambre haute, M. Carignan, doit rencontrer le caucus conservateur à huis clos en matinée, lundi, dans une tentative de trancher si la motion de suspension proposée doit être ou non amendée.

Certains sénateurs conservateurs, dont Hugh Segal et l'ancien président du parti Don Plett, ont dénoncé le fait que cette suspension allait à l'encontre d'une application équitable de la loi. La sénatrice Wallin a par ailleurs soulevé ce même point en s'adressant au Sénat la semaine dernière.

La discussion au Sénat aura lieu trois jours avant le congrès national du Parti conservateur à Calgary.

Un porte-parole de Stephen Harper, Jason MacDonald, a nié dimanche que M. Carignan ait agi au nom du premier ministre.

«Les enquêteurs ont déjà prouvé que ces sénateurs avaient réclamé des dépenses injustifiées. Nous ne commandons pas les activités du Sénat et nous ne pouvons commenter les discussions qu'ils ont ou pourraient avoir. Mais ce que je peux vous dire, c'est que nous maintenons ce point important, à savoir que les sénateurs dont la preuve a déjà été faite qu'ils avaient injustement réclamé des remboursements ne devraient pas encaisser un chèque provenant des fonds publics», a-t-il écrit dans un courriel.