Le vérificateur général du Canada a confirmé, jeudi soir, qu'il procéderait sous peu à une révision complète de toutes les dépenses des sénateurs.

Lors d'une entrevue accordée au réseau Global News, Michael Ferguson a indiqué que son bureau évaluerait les réclamations de dépenses de tous les sénateurs et les examinerait sur une «base spécifique».

Selon M. Ferguson, la vérification devrait s'amorcer bientôt et pourrait s'étendre sur une période allant jusqu'à 18 mois. Il ne s'est par ailleurs pas opposé à la possibilité de soumettre une série de conclusions préliminaires avant de déposer son rapport final.

L'idée de cet examen approfondi avait été lancée en juin, lorsque les sénateurs conservateurs et libéraux avaient consenti à demander au Bureau du vérificateur général d'ouvrir une enquête exhaustive sur la façon dont les sénateurs dépensent les fonds publics.

Ils ont approuvé une proposition permettant à M. Ferguson d'examiner toutes les réclamations faites par chacun des sénateurs, s'il devait juger pertinent de le faire.

Cette démarche, proposée par la leader du gouvernement au Sénat d'alors, Marjory LeBreton, visait à rétablir la confiance du public envers la chambre haute, largement ébranlée par une série de scandales. Des allégations de réclamations de dépenses injustifiées ont éclaboussé les sénateurs conservateurs Mike Duffy, Pamela Wallin et Patrick Brazeau, de même que le libéral Mac Harb. Tous siègent depuis à titre d'indépendants.

Cette proposition avait d'abord provoqué quelques haussements de sourcils parmi les sénateurs, dont des conservateurs, qui craignaient que ce genre de révision soit contraire au privilège du Sénat de gérer lui-même ses finances.

«Il y a une certaine école de pensée au Sénat à propos du privilège parlementaire et des subtilités voulant que le Sénat se dirige lui-même. L'un de mes collègues de l'arrière-ban a été entendu en train de dire: "Essayez donc de dire ça aux gens à qui je parle les week-ends au Tim Hortons"», avait lancé Mme LeBreton en juin.

Par ailleurs, il faudra sans doute patienter avant que le Comité permanent de la Régie interne, des budgets et de l'administration du Sénat puisse déterminer avec certitude quelles dépenses la sénatrice Pamela Wallin devra encore rembourser.

Alors que la sénatrice s'est déjà fait ordonner de rembourser 121 000 $ en frais de voyage, une autre somme de près de 21 000 $ supplémentaires a été dévoilée dans un rapport de vérification accablant.

Selon la sénatrice conservatrice Carolyn Stewart Olsen, des questions demeurent en suspens dans le cas de «plusieurs» de ces dépenses, ajoutant que les recherches dans le dossier pourraient prendre encore beaucoup de temps.

Plus tôt cette semaine, le Sénat avait alerté la Gendarmerie royale du Canada après qu'un rapport de la firme Deloitte eut relevé des réclamations inappropriées en frais de déplacement dans le cas de Mme Wallin, et ce, dès le début de sa carrière de sénatrice, à la fin de 2008.

La sénatrice a déjà remboursé 38 000 $ et affirme qu'elle fera de même pour toute réclamation refusée, intérêts compris, en payant de sa propre poche.