Le premier ministre Stephen Harper a emporté avec lui en Inde deux véhicules blindés qui lui serviront de moyen de transport tout au long de son séjour.

Le véhicule utilitaire sport noir et la luxueuse berline, qui portent tous les deux une plaque d'immatriculation de l'Ontario, font partie du cortège officiel de la délégation canadienne en sol indien.

C'est une pratique peu courante, même si le président des États-Unis emporte toujours avec lui ses propres véhicules lorsqu'il est à l'étranger. Pour sa part, Stephen Harper a emporté avec lui ses propres véhicules dans seulement deux autres pays: Haïti et l'Afghanistan.

Un porte-parole de M. Harper a référé les questions à ce sujet à la Gendarmerie royale du Canada (GRC), précisant qu'il s'agissait d'une question de sécurité.

Mais la GRC a été peu loquace à ce sujet. Aucune information n'a été fournie pour le moment au sujet de la manière dont les véhicules ont été apportés en Inde ni sur le coût du transport.

«Le déploiement des ressources de la GRC est dicté par des exigences opérationnelles, incluant la sécurité du public et du personnel, ainsi que d'une analyse des menaces liées aux événements et à l'environnement», a indiqué une porte-parole de la force policière, Lucy Shorey, dans une déclaration transmise par courriel. «Pour des raisons de sécurité, les détails des plans de sécurité ne seront pas discutés.»

La question de la dépense a rebondi à la Chambre des communes, lundi, alors que la députée néo-démocrate Peggy Nash a requis des réponses du gouvernement à ce sujet.

«L'Inde est la plus grande démocratie du monde. N'y avait-il pas d'auto au goût des conservateurs? Peut-être n'aimaient-ils pas la couleur? Combien a coûté le transport de la limousine du premier ministre, et est-ce que le jus d'orange était inclus?»

Mme Nash remet en question la décision gouvernementale, qu'elle imagine dispendieuse, à un moment où les conservateurs effectuent des compressions budgétaires un peu partout et demandent aux Canadiens de se serrer la ceinture.

Le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, a répliqué que c'est la GRC qui a pris la décision: «Je fais confiance à leur jugement».

Le chef libéral par intérim, Bob Rae, n'était pas plus satisfait que les néo-démocrates de la réponse du gouvernement. «On ne peut pas mettre toute la responsabilité sur le dos de la GRC. C'est une décision de la part de M. Harper et son bureau», juge-t-il.

L'Inde a eu son lot d'attentats terroristes et d'assassinats politiques au cours des années. Mais outre les voyages de Stephen Harper à l'étranger, la sécurité personnelle du premier ministre semble avoir été renforcée ces derniers temps.

Photo: PC

La limousine de Stephen Harper à New Delhi.