La ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, a défendu mardi la décision du gouvernement conservateur de réduire l'aide financière qu'il verse à l'étranger en soutenant que l'efficacité dans ce domaine ne se mesurait pas en dollars.

Selon Mme Oda, le Canada n'est pas le seul pays à avoir diminué sa contribution monétaire outre-mer et qu'il avait été l'un des premiers sur la scène internationale à évaluer le succès de son aide en fonction de la manière dont l'argent était utilisé et non de l'importance des montants accordés.

L'aide apportée par Ottawa à l'extérieur du pays fait partie des nombreux domaines à avoir subi le couperet des conservateurs dans leurs efforts pour réduire le déficit et les dépenses gouvernementales.

Bev Oda a été questionnée à ce sujet durant une conférence téléphonique avec des reporters de l'Ukraine, où elle se trouve présentement afin de manifester le soutien du Canada envers la croissance économique et la démocratie du pays.

Le plus récent budget fédéral a retranché 380 millions $ ou 7,5 pour cent du montant total consacré à l'aide étrangère.

La ministre a expliqué que les Canadiens étaient généreux et qu'ils voulaient aider les gens moins bien nantis, mais qu'ils souhaitaient aussi s'assurer que leurs dollars faisaient vraiment une différence.

«Nous avons maintenu un engagement fort auprès de divers pays en voie de développement partout dans le monde», a-t-elle indiqué. «Mais nous devons aussi voir à ce que les fonds publics soient bien utilisés.»

Pour certains, même une conjoncture économique difficile ne peut justifier la décision du gouvernement de diminuer sa contribution outre-mer.

«Couper dans l'aide, ce n'est pas une bonne façon d'équilibrer ses comptes», a récemment déclaré Jeremy Hobbs, directeur général d'Oxfam International.

«Même lorsqu'elles sont mineures, les coupes peuvent coûter des vies puisqu'elles empêchent des gens d'avoir accès à des médicaments et à de l'eau potable. Et la part de l'aide humanitaire dans les budgets est si infime que la réduire n'a pas d'impact significatif sur les déficits. C'est comme se couper les cheveux pour perdre du poids», a-t-il illustré dans un communiqué.