Les 29 députés québécois du NPD qui ont choisi d'appuyer Thomas Mulcair dans la course à la direction du parti auront une mission précise pendant le temps des Fêtes et d'ici à la reprise des travaux parlementaires, le 30 janvier: faire le plein de nouveaux membres.

Le camp de Thomas Mulcair est engagé dans une véritable course contre la montre pour recruter le plus grand nombre possible de nouveaux membres du NPD au Québec avant le 18 février, date limite pour adhérer au parti et avoir droit de voter pour le prochain leader du NPD.

Bien que 59 des 102 députés du NPD aient été élus au Québec, la province ne compte qu'une faible proportion des membres qui seront appelés à élire le successeur de Jack Layton à la tête du NPD le 24 mars, à Toronto.

En effet, le Québec ne compte que 5500 des 95 000 membres du parti à l'échelle nationale, selon les chiffres fournis par les autorités du parti à la mi-novembre. Hier, une porte-parole du parti, Sally Housser, a indiqué qu'aucune mise à jour des effectifs ne sera faite avant le 18 février.

«Les députés du Québec vont consacrer beaucoup de temps à recruter de nouveaux membres durant le temps des Fêtes», a-t-on indiqué dans l'équipe de Thomas Mulcair.

À titre de comparaison, le NPD comptait 25 700 membres en Ontario et 31 500 en Colombie-Britannique à la mi-novembre. Les autres provinces sont avantagées parce qu'elles ont des partis sur la scène provinciale partout sauf au Québec. Et dans la majorité des cas, une personne qui adhère au parti provincial devient également membre du parti au fédéral.

Bataille à neuf

Au Québec, donc, les députés néo-démocrates doivent mettre les bouchées doubles pour espérer combler un tant soit peu l'important écart qui existe sur le plan des effectifs.

M. Mulcair a déjà indiqué qu'il avait bon espoir de faire passer le nombre de membres du NPD au Québec de 1700, ce qu'il était en septembre, à 15 000 ou 20 000 d'ici à la fin de la course à la direction.

En tout, neuf candidats briguent la direction du NPD. Outre M. Mulcair, les autres candidats sont les députés Romeo Saganash, Peggy Nash, Nathan Cullen, Niki Ashton, Paul Dewar, Robert Chisholm, l'ancien président du parti, Brian Topp, et l'homme d'affaires de la Nouvelle-Écosse Martin Singh.

Si Brian Topp a connu un départ canon au début de la course en obtenant les appuis de l'ancien chef du NPD, Ed Broadbent, de l'ancien premier ministre de la Saskatchewan, Roy Romanow, et des députés influents du Québec Françoise Boivin et Alexandre Boulerice, de même que l'appui du bouillant député acadien Yvon Godin, Thomas Mulcair a récolté au cours des derniers jours sa part d'appuis de gens à la feuille de route intéressante et venant de l'extérieur du Québec.

Appuis de taille

À titre d'exemple, il a reçu la bénédiction de l'ancien gouverneur général du Canada, Edward Schryer, qui a également été premier ministre néo-démocrate du Manitoba, et de l'expert en changement climatique et colauréat du prix Nobel de la Paix 2007, Andrew Weaver.

Hier, son équipe a aussi annoncé qu'elle avait obtenu l'appui de Michael Fraser, ancien vice-président à la direction du Congrès du travail du Canada. D'autres syndicalistes ont aussi donné leur soutien à M. Mulcair cette semaine, soit Wayne Samuelson, ancien président de la Fédération du travail de l'Ontario, et Art Kube, ancien président de la Fédération du travail de la Colombie-Britannique.

Le premier débat entre les neuf candidats a eu lieu à Ottawa le 4 décembre. Cinq autres auront lieu d'ici à la tenue du vote, dont deux au Québec (Montréal et Québec).