Des députés de l'opposition ont pressé le gouvernement conservateur de discuter ouvertement de la nouvelle entente sur la sécurité aux frontières avec les États-Unis, mercredi.

Le financement du projet, évalué à 1 milliard $, serait puisé à même les budgets d'autres programmes existants. Le futur plan vise à renforcer la sécurité entre les deux pays, tout en réduisant la congestion routière aux frontières.

L'entente, telle que décrite à La Presse Canadienne par diverses sources, augmentera les échanges d'informations sur de possibles menaces à la sécurité, contribuera à harmoniser les secteurs de l'automobile et de l'alimentation des deux pays, et améliorera les communications aux postes frontaliers.

Il s'agit d'une version amincie par rapport au plan annoncé il y a huit mois, délestée de la proposition controversée d'harmonisation des systèmes d'immigration du Canada et des États-Unis.

Le plan d'action Par-delà les frontières (Beyond The Borders) inclut une trentaine de mesures que le gouvernement tentera de mettre en place au cours des cinq prochaines années, ont indiqué des sources sous le couvert de l'anonymat.

La Presse Canadienne a appris cette semaine que ce projet coûtera 1 milliard $ en nouvelles installations frontalières et programmes divers pour améliorer la circulation des biens et des personnes.

À la Chambre des communes, mercredi, le député néo-démocrate ontarien Brian Masse a demandé comment les Canadiens pouvaient faire confiance aux conservateurs compte tenu de leur «piètre bilan» en matière de négociations.

«Pourquoi ce gouvernement ne dévoile-t-il pas son jeu sur cet accord secret de sécurité», a lancé le député du NPD.

Le chef libéral par intérim, Bob Rae, a demandé au gouvernement de déposer l'entente au Parlement afin qu'elle soit examinée et soumise à débat avant sa signature.

Le premier ministre, Stephen Harper, affirme que les discussions se poursuivent avec Washington.

Des sources ont cependant indiqué que le brouillon d'un communiqué de presse annonçant l'entente avait été rédigé, et que la seule inconnue concernait maintenant la date et le lieu de l'annonce officielle.

Des rencontres devant déterminer la façon de dévoiler l'accord ont lieu ces jours-ci, ce qui laisse présager une annonce à venir, selon une source. «La question est de savoir qui va l'annoncer et ce qu'ils diront exactement», a indiqué cette source.

Le cabinet du premier ministre aurait été incapable de convaincre la Maison-Blanche de tenir un événement conjoint avec MM. Harper et Obama.

À Washington, on estime que cet accord relève davantage du développement additionnel que de l'entente historique, a indiqué la source. Les États-Unis estiment donc qu'un haut représentant de chaque pays serait une formule plus appropriée au dévoilement de l'entente.

Des représentants canadiens devraient se rendre dans la capitale américaine ce week-end afin d'y présenter à nouveau leur plaidoyer pour un dévoilement d'accord conjoint.

Un tel déploiement médiatique pourrait contribuer à convaincre les Canadiens que l'investissement d'argent dans ce projet est une bonne chose, a expliqué la source.

«Une partie du projet consiste, pour le gouvernement Harper, à essayer de réunir un soutien populaire afin de pouvoir faire ce qu'ils souhaitent», a-t-on poursuivi.