En dépit d'une session parlementaire où les embûches devraient se faire rares, les membres du Parti conservateur ont l'intention d'adopter cet automne la même rigueur que s'ils devaient descendre la plus abrupte des pistes de ski.

Le caucus conservateur se réunit à Ottawa cette semaine afin de planifier la reprise des travaux à la Chambre des communes et les députés recevront tous le même conseil à ce chapitre: miser sur l'économie.

Si la performance fiscale du Canada est toujours autant prisée à l'extérieur, la situation de l'économie mondiale, en dents de scie, provoque un certain stress chez les conservateurs.

Le président du caucus conservateur, Guy Lauzon, a affirmé que les membres du parti étaient tous unis derrière une même cause, à savoir l'économie.

Bien qu'ils aient l'intention de mettre en application le budget adopté en juin, les conservateurs veulent faire émerger de nouvelles idées sur la façon de stimuler l'économie, sans pour autant compter sur de tels fonds pour ce faire.

Les conservateurs misent toujours sur des économies de 4 milliards $ par année dans les dépenses opérationnelles, et les moyens d'y parvenir domineront les débats cet automne.

Outre l'économie, les nouveaux députés devront se pencher sur une liste de 27 sujets établie par la Bibliothèque du Parlement, qui va du cybercrime à l'impact d'une politique sur le vieillissement de la population.

Le gouvernement avait également promis d'adopter, dans les 100 premiers jours de son nouveau mandat, un projet de loi omnibus sur la justice, et d'abolir le registre des armes à feu.

De plus, lors d'une entrevue accordée au réseau anglais de Radio-Canada, le premier ministre Stephen Harper a laissé sous-entendre que son gouvernement allait réinstaurer ses lois anti-terrorisme, qui sont venues à échéance en 2007.

«Nous croyons que ces mesures sont nécessaires. Nous croyons qu'elles ont été utiles. Et comme vous le savez, elles sont rarement mises en application, mais il arrive des moments où l'on en a besoin», a fait remarquer M. Harper.

Les séances de planification permettront aussi aux conservateurs de déterminer le type de gouvernement qu'ils souhaitent former, à l'heure où leurs principaux rivaux, le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti libéral, sont confrontés à des défis internes.

En ce sens, un changement de ton est à prévoir, selon Darrel Reid, le directeur exécutif d'un groupe de recherches conservateur - le Manning Centre.

«Ma prédiction, c'est qu'il y aura beaucoup moins de partisanerie de la part du gouvernement», a-t-il avancé.

Après avoir consolidé sa majorité parlementaire en Ontario, le gouvernement Harper devrait également avoir davantage de temps à consacrer au Québec.

Selon des initiés, la reconstruction du soutien aux conservateurs dans cette province doit débuter dès maintenant et ce, même si les prochaines élections générales ne sont que dans quatre ans.