La campagne publicitaire mise sur pied par le gouvernement Harper pour le Plan d'action économique du Canada coûte aux contribuables 26 millions $, et ce, pour trois mois.

Un spécialiste du marketing affirme que la campagne fédérale coûte davantage que ce qu'une grande société comme Procter and Gamble dépenserait en un an au Canada.

La campagne publicitaire, à la télévision et à la radio, est menée par trois ministères fédéraux. Elle a commencé le 11 janvier et prendra fin le 31 mars.

Chaque publicité comporte un lien menant au site web du Plan d'action économique du Canada, ce qui a provoqué la colère de maints observateurs de toutes les tendances politiques, qui n'apprécient pas sa teneur partisane.

La présente campagne publicitaire télévisée fait l'objet de dures critiques - en particulier une publicité du ministère des Finances comportant des acteurs chantant les louanges des mesures économiques du gouvernement Harper.

«Nous sommes prêts pour l'avenir», chante un comédien à l'allure de collégien.

«L'économie mondiale est encore fragile», ajoute rapidement une mère de famille francophone.

«Mais nous avons un plan sur lequel on peut se fier», continue une personne aux allures d'agriculteur.

Le ministère des Ressources humaines et du Développement dispose d'un budget de 14,5 millions $ pour trois publicités en neuf semaines.

De son côté, l'Agence du revenu du Canada dépense 6,5 millions $ sur une durée de 11 semaines, et le ministère des Finances, 5 millions $ en février et mars.

Des observateurs affirment que la campagne vise à faire la promotion du gouvernement au lieu de donner des détails précis aux citoyens.

«Il y a une différence évidente entre une publicité pour vendre des obligations d'épargne du Canada et celles du Plan d'action économique», a affirmé Kevin Gaudet, de la Fédération canadienne des contribuables.

Alan Middleton, professeur de marketing à l'école de commerce Schulich de l'Université York, à Toronto, juge que la somme dépensée par le fédéral est «immense».

«Un important annonceur comme Procter and Gamble ne dépenserait pas ça au Canada en un an, c'est à ce point sérieux», a-t-il dit.

Sur une base annuelle, la somme atteint quelque 100 millions $. «Même McDonald's et Tim Hortons ne dépensent pas ça», a ajouté M. Middleton.

À titre d'exemple, un géant comme Bell Canada a versé 89,5 millions $ à différents médias en 2009, selon la publication Marketing Magazine.