L'ex-ambassadeur du Canada aux États-Unis Michael Wilson estime que le projet de périmètre de sécurité à la frontière entre ces deux pays soulève certaines questions de grande importance relativement au respect de la vie privée et de la souveraineté nationale.

Au cours d'une conférence sur la défense et la sécurité, jeudi, à Ottawa, M. Wilson a affirmé que la compréhension et la confiance mutuelles étaient essentielles à la réalisation de ce projet.

L'entente sur le périmètre de sécurité serait destinée à augmenter la coopération en matière de sécurité afin de renforcer la frontière canado-américaine, tout en permettant la libre circulation des biens, des personnes et des services à la frontière.

«Cette entente sur un périmètre de sécurité à la frontière soulève de très importantes questions relativement à la souveraineté, au respect de la vie privée et au type de collaboration entre les deux parties, a affirmé M. Wilson. Le partage d'informations est très important pour que cette entente fonctionne.»

L'ancien diplomate, qui a été ministre progressiste-conservateur de Brian Mulroney au moment de la signature de l'Accord de libre-échange nord-américain, a ajouté qu'il devrait également y avoir une acceptation générale de concession à faire entre, d'une part, le droit à la vie privée et la souveraineté et, d'autre part, la sécurité.

M. Wilson espère qu'il ne faudra pas d'autres attentats comme ceux du 11 septembre 2001 pour que la population prenne conscience de la nécessité d'un meilleur équilibre entre ces différentes valeurs.

«Il est très important que cette question de frontière soit résolue», a-t-il poursuivi.

Plus tôt ce mois-ci, le président Barack Obama et le premier ministre Stephen Harper ont signé une entente qui pourrait mener à la création d'un périmètre de sécurité à la frontière canado-américaine.

Mais des opposants à ce projet soutiennent que le Canada mettrait en péril sa souveraineté et le contrôle qu'il détient sur les renseignements personnels des Canadiens.

De son côté, Ottawa soutient que l'entente ne concerne pas la souveraineté et que les deux parties ont à coeur les cadres constitutionnel et législatif de l'autre qui protègent la vie privée, les libertés civiles et les droits de la personne.

Également présent à la conférence, un ancien dirigeant de la CIA, Michael Hayden, a fait valoir que les structures et procédures concernant la sécurité du Canada et des États-Unis devaient être «relativement semblables» si le but est de rendre la circulation plus facile à la frontière.