À quelques mois du déclenchement possible d'élections générales à Ottawa, les militants bloquistes ont massivement accordé, à nouveau, leur appui au chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe.

Réunis en conseil général élargi, à Saint-Hyacinthe, les bloquistes ont appuyé à 95,3 % le vétéran souverainiste, qui en était à son sixième vote de confiance à la tête de la formation politique.

Élu à la Chambre des communes depuis 1990, chef de la formation depuis 1997, Gilles Duceppe obtient ainsi son troisième plus haut résultat lors d'un vote de confiance. En octobre 2005, les bloquistes lui avaient accordé leur confiance à 96,8%. Deux ans plus tard, le chef bloquiste avait obtenu 95,4% d'appuis.

Seuls les résultats de ses deux premiers votes de confiance étaient inférieurs à 90%, soir 87,3 % en janvier 2000 et 84,4 % en avril 2003.

Très content, visiblement ému même, M. Duceppe a remercié ses partisans. «C'est beaucoup de responsabilité pour être à la hauteur d'autant de confiance et je travaillerai fort pour ce faire», a dit le chef bloquiste à la salle bondée.

À la veille probable de ce qui serait la sixième campagne électorale du Bloc menée par Gilles Duceppe, ce dernier concède que ses militants lui ont donné, samedi, un «mandat fort» pour diriger les troupes au prochain scrutin.

«On est toujours redevables aux militants avant de se lancer en élections. Il ne faut jamais tenir les choses pour acquises, a-t-il estimé. Je serais bien mauvais analyste en disant que ce n'est pas un mandat fort.»

Avec déjà 44 candidats (sur 75) confirmés par des assemblées d'investiture, une douzaine de nominations prévues pour des comtés dans l'ouest de l'île de Montréal, et quelques investitures qu'il se réserve pour le début de la campagne électorale (dont la sienne), le chef bloquiste juge que son parti est fin prêt pour des élections.

«Je me prépare (à l'éventualité d'élections générales) en me disant que ça prendrait un changement de cap majeur de la part du gouvernement Harper, a dit M. Duceppe. En 2007, on a dit ça aussi. Alors que nos demandes étaient à hauteur de 3,9 milliards, on a obtenu 3,3, alors on l'a appuyé. Ça n'a pas été le cas les deux budgets suivants. Les libéraux se sont absentés deux fois par la suite. Alors tout est possible. Quand tout est possible, il faut se préparer à tout.»

Se refusant à commenter les sondages, le chef du Bloc admet tout de même que les choses vont plutôt bien pour son parti au Québec et estime que la grogne populaire grandit à l'endroit des conservateurs de Stephen Harper.

«Ce biais idéologique des intégristes religieux, c'est dangereux pour une société et les gens le sentent. Je ne parle pas des religions, je respecte toutes les religions, mais je ne respecte aucun des intégristes», a-t-il souligné, en référence à un récent reportage de Radio-Canada qui révélait que certains députés conservateurs ont des liens très étroits avec des leaders évangéliques.

Les militants bloquistes ont apporté la touche finale à la plate-forme électorale, en après-midi samedi. Ils adopteront le plan d'action 2011 et le budget électoral dimanche. Gilles Duceppe doit aussi donner un discours à saveur électorale en guise de clôture de la rencontre de deux jours.