Députés bloquistes, instances du parti, candidats investis et potentiels du Bloc québécois se réunissent aujourd'hui et demain, à Saint-Hyacinthe, pour mettre la touche finale à la plateforme qu'ils devront défendre dans les prochains mois.

Le conseil général élargi du Bloc québécois sera aussi l'occasion pour le chef, Gilles Duceppe, de fouetter ses troupes une dernière fois, à quelques semaines de la présentation du prochain budget fédéral. Le gouvernement conservateur de Stephen Harper pourrait être renversé à cette occasion, ce qui provoquerait des élections générales. Demain, M. Duceppe clôturera la rencontre avec un discours à saveur électorale à l'issue d'ateliers sur le thème En route vers l'élection.

«C'est clair, pour nous, qu'on est sur le qui-vive, et ce conseil général élargi va nous permettre d'être prêts à tout moment à des élections, a souligné hier le leader parlementaire du Bloc québécois, Pierre Paquette. M. Duceppe l'a dit à plusieurs reprises: ce n'est pas qu'on veut des élections. Si le gouvernement ne veut pas d'élections, comme le dit M. Harper, et qu'il est prêt à discuter avec nous du contenu du prochain budget, on a fait connaître nos demandes et on attend toujours l'appel de M. Flaherty.»

Le Bloc a posé comme condition sine qua non à son appui au budget le règlement du dossier de l'harmonisation des taxes, dans lequel Québec réclame 2,2 milliards en compensation à Ottawa. Mais le Bloc réclame aussi des modifications à la péréquation et l'augmentation des transferts pour l'éducation et les programmes sociaux. Le total de ces demandes se chiffre à 5 milliards de dollars.

Vote de confiance

Pour la sixième fois depuis son arrivée à la tête de la formation souverainiste, en 1997, Gilles Duceppe fera aussi l'objet d'un vote de confiance, dont les résultats seront annoncés en fin de journée aujourd'hui. Bien qu'il ait deux fois manifesté de l'intérêt pour passer à la politique provinciale, son leadership à la tête du Bloc n'a jamais été contesté.

En 2005, 2007 et 2009, le vétéran bloquiste, élu à la Chambre des communes depuis 1990, avait obtenu la confiance, respectivement, de 96,8%, 95,4% et 94,8% de ses membres. Son résultat le plus faible dans un vote de confiance date de 2003; il avait alors obtenu 84,4% d'appuis, et 87,3% en 2000.

Le Bloc québécois détient 47 des 75 sièges du Québec, soit deux de moins qu'à l'issue du scrutin général de 2008, après avoir perdu une élection partielle dans Montmagny-L'Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, en 2009, et le départ de Jean-Yves Roy, dans Haute-Gaspésie-La Mitis-Matane-Matapédia, en octobre dernier.