Maxime Bernier persiste et signe. Le député conservateur de Beauce, qui avait remis en question la pertinence de la Charte de la langue française sur les ondes d'une station de radio de Halifax, vendredi, a défendu sa position sur son blogue.

Dans un billet mis en ligne dimanche, M. Bernier continue de dire qu'on ne peut pas chercher à faire parler tout le monde en français au Québec en «restreignant les droits et la liberté de choix des individus. «Il est important que le Québec demeure une société majoritairement francophone. Et idéalement, tout le monde au Québec devrait être capable de s'exprimer en français. Mais nous ne devrions pas chercher à atteindre cet objectif en restreignant les droits et la liberté de choix des individus», écrit-il.

Selon lui, la langue française n'a pas besoin d'une loi pour la protéger. Le député écrit que «le français va survivre si les Québécois chérissent leur langue et veulent la préserver».

Il refuse de croire à un «consensus» au sujet du débat linguistique au Québec, faisant état d'un sondage dans lequel une majorité de francophones se disaient d'accord avec le principe de la liberté de choix à l'école.

Même s'il se défend de vouloir mousser sa popularité dans le reste du Canada, le député de Beauce rappelle qu'il y a une importante population anglophone au Québec depuis 250 ans. «À moins de croire que le Québec d'aujourd'hui est une simple extension de la Nouvelle-France, et que seuls les descendants des colons français sont de vrais Québécois, il faut reconnaître que l'anglais aussi fait partie de l'identité québécoise».

M. Bernier, qui a dit ne pas s'être attendu «à susciter une telle tempête», se pose également en victime face aux nombreuses critiques qu'a soulevées sa déclaration, notant que les commentaires à son endroit sur Internet avaient été «hargneux».

Samedi, tant la chef du Parti québécois, Pauline Marois, que la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christine Saint-Pierre et l'une des dirigeantes de Québec solidaire, Françoise David, ont réagi négativement aux déclarations de l'ancien ministre. La première a dit croire que sans la Loi 101, les Québécois «seraient peut-être déjà en train d'être assimilés»; la deuxième espérait que M. Bernier, qu'elle jugeait maladroit, retirerait ou expliquerait sa pensée; la troisième estimait la position du conservateur plutôt «surréaliste».

En entrevue à La Presse Canadienne, dimanche, le député fédéral de Bourassa, Denis Coderre, a dit regretter l'importance accordée aux propos de son collègue de la Beauce. «Il fait passer (la républicaine américaine) Sarah Palin pour une intellectuelle.»

A la fin de son billet, M. Bernier a repris le mot d'ordre de son parti, soulignant que «la Loi 101 est une question de compétence provinciale» et que ses propos «n'impliquent aucunement (son) parti et (son) gouvernement».