Le gouvernement fédéral a soulevé la possibilité d'une demande accrue de financement de la part des groupes autochtones si les États signaient un traité sur les changements climatiques à Copenhague l'an dernier, selon ce que révèlent de nouveaux documents.

Des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères avaient rapporté cette problématique dans une note adressée à l'ancien envoyé spécial du Canada pour les changements climatiques, avant la tenue d'une conférence majeure des Nations unies dans la capitale danoise.

Des délégations de près de 200 pays se sont réunies au Danemark en décembre dernier, dans une tentative d'arriver à un accord international sur les changements climatiques. Le sommet avait toutefois accouché d'une souris à l'issue de deux semaines de négociations souvent mouvementées.

La note adressée à l'ancien négociateur Michael Martin aborde une série de problématiques liées à l'Arctique, et le ministère des Affaires étrangères s'attendait à ce qu'elles soient abordées à Copenhague.

Les fonctionnaires croyaient que les petits États insulaires renforceraient leur demande de financement pour affronter l'augmentation du niveau de la mer, après la publication d'un rapport sur la fonte de la calotte glaciaire du Groenland.

Selon eux, les communautés du nord canadien ne recevraient pas le même type d'attention. Ils soutenaient que la situation des autochtones du nord du pays n'était pas considérée comme vulnérable aux changements climatiques parce que le Canada est un pays industrialisé qui peut s'adapter plus facilement aux conséquences environnementales que les pays en développement.

La Presse Canadienne a obtenu une copie de cette note interne en vertu de la Loi d'accès à l'information.

Le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien (MAINC) a annoncé des fonds de 14 millions $ sur trois ans afin d'aider les communautés autochtones à affronter les répercussions des changements climatiques. La note du ministère des Affaires étrangères indiquait également que 44 projets avaient été financés dans ce cadre.

La direction du Centre autochtone des ressources environnementales, une organisation basée à Winnipeg, soutient que ce n'est pas suffisant.

«Les programmes actuels du MAINC ne fournissent pas de soutien direct au travail des groupes autochtones pour affronter les changements climatiques», a déclaré par courriel une représentante du centre, Merrell-Ann Phare. Elle a ajouté qu'ils n'encourageaient pas non plus les Premières nations à participer à des activités internationales.

Un représentant du ministère des Affaires étrangères a simplement indiqué que le Canada continuait de travailler étroitement avec les communautés autochtones du pays, de même qu'avec les gouvernements pour s'assurer que l'on s'adapterait aux changements climatiques dans cette région.

La prochaine rencontre internationale sur les changements climatiques se tiendra à Mexico en décembre, et les négociateurs espèrent y régler une série de problèmes non résolus lors du sommet de Copenhague. Le Canada et les États-Unis ont toutefois déjà indiqué qu'ils s'attendaient à ce que les chances d'arriver à une entente soient plus élevées à l'occasion du rassemblement de l'an prochain en Afrique du Sud.