Le gouvernement Harper a tenté de remettre la pareille au Parti libéral, hier, dans le dossier d'allégations de lobbyisme illégal pour le contrat de réfection du parlement.

À la Chambre des communes, les conservateurs ont nargué le député libéral Denis Coderre parce qu'il aurait lui aussi reçu de l'argent de Gilles Varin, en 2003.

M. Varin est ce conservateur de longue date qui aurait reçu 140 000$ de l'entreprise montréalaise LM Sauvé, entre 2007 et 2009, pour l'aider à obtenir un contrat de 9 millions de dollars pour la réfection de l'édifice de l'Ouest du parlement canadien.

Or, M. Varin n'était pas enregistré comme lobbyiste. Il aurait approché au moins un adjoint de sénateur conservateur. Par ailleurs, contrairement à ce qu'a rapporté La Presse, hier, ce n'est pas lui mais bien le propriétaire de LM Sauvé qui aurait mangé avec un adjoint de l'ex-ministre Michael Fortier dans un restaurant de Montréal.

Cette semaine, une enquête commune du Globe and Mail et de Radio-Canada a révélé que la GRC enquêtait sur ce contrat, que LM Sauvé a obtenu en mai 2008, mais qu'il a perdu après avoir déclaré faillite, en 2009.

Mercredi, les libéraux ont réclamé la démission de l'ancien ministre des Travaux publics, Christian Paradis, pour avoir participé à une activité de financement organisée par le propriétaire de LM Sauvé à Montréal, Paul Sauvé, quelques mois après qu'il eut reçu le contrat.

Coderre aurait reçu 400$

Mais hier, en réponse à des questions du libéral Denis Coderre, le leader du gouvernement à la Chambre des communes, John Baird, lui a fait remarquer que lui aussi avait déjà reçu de l'argent de Gilles Varin.

La contribution d'un peu plus de 400$ a sans doute été faite lors d'un événement de financement, a expliqué Denis Coderre. Mais il a affirmé ne pas en avoir de souvenir. «Il faut faire une nette distinction, a-t-il ajouté. Aujourd'hui les questions demeurent: est-ce que oui ou non il y a eu trafic d'influence?»