Ottawa aurait été si embarassée par «l'énigme de la capture-libération» impliquant des pirates somaliens l'an dernier que l'ordre a été donné à la marine de ne pas faire de prisonniers, à moins qu'ils aient un cas solidement défendable devant les tribunaux, ont révélé des documents fédéraux.

Le changement de politique est survenu au printemps l'an dernier, indiquant que les navires se tiendraient à l'écart à moins qu'ils n'aient réellement vu, en haute mer, la perpétration d'actes de piraterie ou de vol à main armée généralement définis comme l'utilisation illégale de la violence.

La frégate du NCSM Winnipeg patrouillait l'an dernier le nord-ouest de l'océan Indien dans le cadre de l'opération anti-piraterie de l'OTAN. Le navire de guerre avait fait les manchettes en déjouant une attaque menée contre un cargo de pétrole norvégien dans le golfe d'Aden et poursuivi les pirates le 18 avril 2009.

Puisqu'Ottawa estimait ne pas avoir la juridiction nécessaire en vertu du droit international pour les poursuivre, les suspects avaient été relâchés.

Des experts juridiques ont désapprouvé la politique de «capture-libération» et ont brandi une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, qui encourage tous les États ayant des intérêts dans la région à faire des recherches et poursuivre les individus soupçonnés d'actes de piraterie.

Il avait été décidé l'an dernier de négocier une entente de transférabilité avec le Kenya selon laquelle ce pays accepterait de poursuivre les suspects. L'accord n'a toujours pas été conclu mais pourrait l'être d'ici la fin de l'année.