Le député libéral de la circonscription fédérale d'Honoré-Mercier, Pablo Rodriguez, impliqué dans un accident de voiture le 16 avril dernier, devra faire face à une accusation de refus d'obtempérer à l'ordre d'un policier relativement à cet incident.

C'est M. Rodriguez lui-même qui, aux côtés de son avocat, a révélé l'histoire aux médias hier après-midi à son bureau de circonscription, à Montréal.

Le député a expliqué que, après l'accident, qui n'a causé que des dommages matériels, il est resté sur les lieux en attendant l'arrivée de la police.

«Comme j'avais consommé du vin modérément durant le souper, le policier m'a demandé de procéder à un test d'alcoolémie à l'aide d'un appareil portatif, ce que j'ai accepté de faire sans aucune hésitation», a affirmé le député Rodriguez.

Il a indiqué qu'il a tenté tant bien que mal de souffler dans l'appareil, mais qu'il n'y est pas parvenu. «Malgré mes tentatives de souffler dans l'appareil, lesquelles n'ont pas été jugées satisfaisantes, une accusation de refus d'obtempérer a été déposée», a-t-il relaté.

«J'ai soufflé, mais pas à la satisfaction de l'agent de police. Je soufflais comme je pouvais», a-t-il répondu aux journalistes.

Or, selon un reportage diffusé hier par la chaîne anglophone CTV, à l'arrivée des policiers, Rodriguez aurait d'abord nié avoir consommé de l'alcool. Il a ensuite admis avoir bu deux verres de vin. Selon les sources de CTV, qualifiées de «proches du dossier d'enquête», Rodriguez aurait argumenté avec les policiers et affirmé qu'il avait consacré sa vie à la politique.

Par ailleurs, un témoin aurait déclaré à la police que Rodriguez lui aurait offert 20$ pour qu'il l'aide à pousser sa BMW près du trottoir. La voiture de M. Rodriguez aurait percuté une Toyota à l'angle des rues Sainte-Catherine et Harvard, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce.

Le député Rodriguez n'a pas voulu dire si l'accident impliquait aussi un autre véhicule. Il n'y a pas eu d'accusation de conduite avec facultés affaiblies, a-t-il pris soin de souligner.

L'accusation de refus d'obtempérer peut mener à une amende et à une suspension du permis de conduire, a précisé son avocat, Me Charles Côté, qui croit que la cause tournera autour de la décision du policier, de l'évaluation qu'il a faite de la situation.

Le député libéral fédéral affirme avoir tenu à dévoiler publiquement cette mésaventure «par souci de transparence» et parce qu'il occupe une charge publique. «Je prends cette situation-là au sérieux. Je considère avoir agi correctement dans toute cette affaire. J'ai l'intention de me défendre devant les tribunaux», a-t-il lancé.

Le cabinet de M. Ignatieff a confirmé qu'il avait été mis au courant et qu'il approuvait son idée de révéler publiquement l'histoire. Il a précisé qu'il ne demanderait pas au député Rodriguez de quitter le caucus.

La comparution devrait avoir lieu à la mi-juin à Montréal.

- Avec Daphné Cameron