Un comité de groupes autochtones et non-autochtones s'active pour convaincre les gouvernements provinciaux, dont le Québec, à appuyer la Déclaration sur les droits des peuples autochtones de l'Assemblée générale des Nations unies boudée par le gouvernement de Stephen Harper, mais adoptée par 144 pays.

Le comité s'est vu conforter récemment par la décision du gouvernement australien de se rallier aux 144 pays ayant appuyé la déclaration de septembre 2007, ce qui laisse seulement trois pays à ne pas l'avoir fait - le Canada, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

En conférence de presse, vendredi, le Chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec, Ghislain Picard, a indiqué pouvoir compter sur le soutien de la juriste Louise Arbour, ancienne haute-commissaire au Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, ainsi que sur celui du chanteur Richard Desjardins.

D'autres personnalités pourraient s'ajouter. Y sont également favorables la CSN, Amnistie internationale, la Fédération des femmes du Québec et la Ligue des droits et des libertés, entre autres.

M. Picard mise sur une forte mobilisation pour mieux faire sentir au gouvernement fédéral qu'il est isolé dans sa résistance.

«Nous poursuivons notre croisade en espérant que le gouvernement canadien, au même titre que le gouvernement australien, va finalement décider de revoir sa position et d'appuyer la déclaration en question», a déclaré M. Picard.

«Avec le revirement du gouvernement australien, il y a de fortes chances, dans un avenir très rapproché, que le gouvernement du président Obama revoie sa décision. Il en va de même de la Nouvelle-Zélande», a-t-il ajouté.

Si tout cela se réalise, M. Picard estime qu'il possible qu'«à court terme le gouvernement canadien se retrouve isolé dans sa persistance de ne pas reconnaître la déclaration».

Le Chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec signale que le gouvernement du Québec ne se gêne pas pour scander haut et fort, à chaque fois que l'occasion s'y prête, être le seul gouvernement à avoir reconnu les nations autochtones en 1983 et à leur avoir accordé par la suite des droits associés à cette reconnaissance.

«Il y a eu ce pas très avant-gardiste de la part du Québec et on s'étonne de la réticence du gouvernement de faire un pas de plus en reconnaissant la Déclaration de l'ONU par le biais d'une motion d'appui», a-t-il avancé.

L'adhésion du Canada importe au plus haut point aux autochtones du pays puisque la déclaration en question vise à établir des standards de base pour les peuples autochtones en matière de santé, de logement et d'éducation, principalement.