Le ministre canadien de l'Environnement, Jim Prentice, s'est entretenu, lundi, à Washington, avec l'un des sénateurs les plus influents aux Etats-Unis, John Kerry, mais la question controversée des sables bitumineux de l'Alberta n'a pas été abordée.

M. Prentice a affirmé, au terme de la rencontre d'une demi-heure avec le sénateur du Massachusetts, que le sujet n'avait même pas fait surface.

Le ministre est à Washington, cette semaine, pour discuter avec des courtiers en énergie d'une collaboration sur les politiques d'énergie propre et de lutte aux changements climatiques. Il doit rencontrer mardi des responsables environnementaux à la Maison-Blanche.

Une grande attention a été portée ces derniers temps sur les sables bitumineux de l'Alberta. En plus des actions de groupes de pression contre cette source d'énergie jugée la plus destructrice pour l'environnement, un article du magazine «National Geographic» présente ce mois-ci des photographies démontrant les ravages des sables bitumineux dans le nord de l'Alberta.

Un congressiste de la Californie, le démocrate Henry Waxman, a proposé que les agences fédérales américaines banissent le «pétrole sale», incluant le pétrole produit à partir des sables bitumineux de l'Alberta.

John Kerry, qui préside le comité du Sénat sur les Affaires étrangères, s'est fait demander, lundi, si son opinion divergeait de celle de M. Waxman. Le sénateur a simplement dit que son idée n'était pas encore faite sur le sujet.

M. Prentice a affirmé par la suite que les deux hommes avaient discuté de l'«expansion de la recherche sur l'énergie propre et du déploiement des technologies vertes».

Néanmoins, la question des sables bitumineux devrait assurément être abordée, mardi, dans les discussions du ministre canadien avec le secrétaire à l'Energie, Steven Chu, l'émissaire spécial sur les changements climatiques, Todd Stern, et la nouvelle présidente de l'Agence de protection de l'environnement, Lisa Jackson.

L'administration de Barack Obama s'est montrée déterminée à lutter contre les changements climatiques et à mettre fin à la dépendance des Etats-Unis envers le pétrole.

Les Etats-Unis examinent des façons de réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des centrales thermiques au charbon sur leur territoire. Mais le Canada étant le plus grand fournisseur d'énergie des Etats-Unis, la pression sera forte sur Ottawa pour prendre des mesures pour s'attaquer à la pollution générée par l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta.