(Québec) Le Parti québécois (PQ) a trouvé son candidat pour la complémentaire dans Jean-Talon à Québec : après avoir tenté en vain de recruter deux candidates potentielles, le PQ a choisi l’avocat Pascal Paradis pour cette élection dont la date n’a pas encore été annoncée par le gouvernement.

L’information a été confirmée par deux sources sûres mardi, mais l’annonce officielle de la candidature de M. Paradis devrait avoir lieu jeudi. Les sondages suggèrent que ce scrutin pourrait être un duel entre la Coalition avenir Québec (CAQ) et le PQ.

Le siège est vacant depuis la démission de la députée caquiste Joëlle Boutin le 31 juillet dernier et des indices laissent croire que le gouvernement pourrait déclencher l’élection dans les prochains jours.

Pour la première fois en pratiquement 20 ans, le PQ a le vent dans les voiles dans la région de la capitale, selon les sondages, et il mise sur une victoire dans Jean-Talon, autrefois un bastion libéral qu’il n’a jamais remporté d’ailleurs.

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a qualifié cette complémentaire de « hautement symbolique ».

Selon ce qui avait été rapporté dans certains médias, le PQ avait approché deux femmes, sans doute pour ajouter une présence féminine dans un caucus actuellement composé de trois hommes. Il s’agirait de l’analyste politique Antonine Yaccarini et d’une vice-rectrice de l’Université Laval, Eugénie Brouillet, qui auraient toutes deux décliné l’invitation.

Pascal Paradis est un des fondateurs de l’organisme Avocats sans frontières. II habite Jean-Talon et est diplômé en droit de l’Université Laval, située dans la circonscription. Il a reçu de cette institution le prix Grand diplômé 2023.

Sondage

Le sondage Léger dévoilé vendredi dernier et réalisé pour le PQ lui attribuerait 32 % des intentions de vote dans la circonscription, par rapport à 30 % pour la CAQ.

Jean-Talon a été historiquement un château-fort libéral jusqu’aux élections de 2018, qui l’ont alors fait basculer à la CAQ, mais les sondages placeraient désormais le PLQ quatrième, à 16 %, derrière Québec solidaire (QS), à 17 %.

Les libéraux n’ont pas encore annoncé de candidat dans cette circonscription.

« Nous annoncerons notre candidat ou candidate en temps et lieu, a écrit à La Presse Canadienne l’attachée de presse du parti, Millèna Bérubé Comtois. Nous serons prêts à faire campagne quand la partielle sera lancée. »

Des médias ont rapporté que la Coalition avenir Québec (CAQ) aurait pour sa part désigné Marie-Anik Shoiry candidate, mais l’annonce n’a pas encore été faite.

Les militants de Québec solidaire (QS) ont quant à eux investi Olivier Bolduc, même si l’exécutif national préférait une candidature féminine et avait recommandé de voter pour son adversaire, Christine Gilbert.

Le Parti conservateur d’Éric Duhaime n’a pas encore dévoilé qui allait porter sa bannière.

Date du scrutin

Le gouvernement dispose de six mois après la démission d’un député pour déclencher par voie de décret une élection complémentaire. Le premier ministre François Legault est resté vague sur la date du scrutin, mais certaines informations laissent à penser qu’il serait déclenché dans les prochains jours.

La durée de la campagne varie de 33 à 39 jours. Si le conseil des ministres émet son décret mercredi, par exemple, le vote aurait lieu le lundi 25 septembre, mais s’il est émis dans les jours suivants jusqu’au mercredi 30 août, le scrutin aura lieu le 2 octobre, a expliqué la porte-parole d’Élections Québec, Julie St-Arnaud Drolet.

Si le décret paraît entre le jeudi 31 août et le mercredi 6 septembre, le scrutin aura lieu le mardi 10 octobre, puisque le lundi 9 octobre est un jour férié.

Plus de 46 000 électeurs seront appelés à choisir leur représentant.

Aux élections générales du 3 octobre 2022, Joëlle Boutin avait été réélue avec 32,5 % des voix et une avance de près de 3000 votes sur son plus proche adversaire, M. Bolduc, de QS.

Gabriel Coulombe, du PQ, avait terminé troisième, avec 18,7 % des voix, Julie White, du PLQ, était au quatrième rang, à 13,5 %.