(Ottawa) À la suite des frappes aériennes russes contre des villes d’Ukraine, les dirigeants du Groupe des sept (G7), dont fait partie le Canada, ont rappelé mardi que les « attaques aveugles contre une population civile innocente constituent un crime de guerre ».

« Nous continuerons à fournir à l’Ukraine de l’aide financière, humanitaire, militaire, diplomatique et juridique et resterons fermement solidaires de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra, lit-on dans un communiqué conjoint du G7 publié mardi, à l’issue d’une réunion virtuelle des leaders des pays membres. Nous sommes déterminés à aider l’Ukraine à répondre aux besoins liés à la préparation pour l’hiver. »

Le G7 déclare qu’une fin équitable à cette guerre doit reconnaître la souveraineté de l’Ukraine et tenir la Russie pour responsable de ce conflit – y compris que Moscou finance la reconstruction de l’Ukraine.

Une explosion a endommagé samedi l’important pont qui relie la Russie et la péninsule ukrainienne de Crimée. Cette explosion a coupé une importante route d’approvisionnement militaire pour la Russie, qui avait annexé cette région en 2014. Le président russe, Vladimir Poutine, a ensuite ordonné des frappes de missiles sur plusieurs villes ukrainiennes.

En point de presse mardi, le premier ministre Justin Trudeau a fermement dénoncé ces récentes frappes aériennes russes contre des cibles civiles en Ukraine.

« C’est horrible d’imaginer des gens en train de vivre leur vie à Kyiv, d’envoyer leurs enfants dans les parcs, d’aller au travail un lundi matin, pour recevoir des frappes aériennes, des missiles, ciblés contre des civils, ciblés contre des innocents, a-t-il tenu à préciser juste avant de faire une annonce économique à Sorel.

« On voit ce qui est en train de se passer : le courage des Ukrainiens, la férocité avec laquelle ils sont en train de défendre leur territoire. Ils sont en train de faire passer un très mauvais quart d’heure à Vladimir Poutine, qui a fait une erreur monumentale en sous-estimant les Ukrainiens. En sous-estimant la fermeté des pays d’Occident », a soutenu le premier ministre.

M. Trudeau a téléphoné lundi à Volodymyr Zelensky pour lui offrir ses condoléances à la suite des frappes aériennes, et lui promettre davantage de soutien du Canada. Mais il ne s’est pas engagé à participer à une sorte de bouclier aérien pour intercepter les missiles russes, comme le souhaiterait le président ukrainien.

Le Canada a d’autre part convoqué l’ambassadeur russe à Ottawa.

Du génie militaire canadien

Ottawa a par ailleurs annoncé mardi que le Canada enverra dans les prochaines semaines 40 ingénieurs militaires en Pologne pour entraîner les forces ukrainiennes dans leur combat contre la Russie.

La ministre canadienne de la Défense, Anita Anand, en a fait l’annonce mardi lors d’une visite en Pologne, avant une réunion prévue avec ses homologues de l’OTAN, en Belgique. Ces instructeurs canadiens offriront de la formation en génie militaire et sur l’utilisation d’explosifs pour la démolition et le déminage, a-t-on expliqué dans un communiqué.

Cette nouvelle contribution s’ajoute aux 225 instructeurs militaires qui travaillent déjà avec les forces ukrainiennes dans le cadre d’une mission de formation dirigée par les Britanniques. Le Canada a par ailleurs déployé trois avions de transport Hercule en Écosse, où ils participent à la livraison de fournitures aux forces ukrainiennes.

Lors de sa visite en Pologne, la ministre Anand a rencontré son homologue polonais, Mariusz Błaszczak. Les deux ministres se sont engagés à renforcer la coopération des deux pays en matière de défense.

Dans le cadre de l’opération UNIFIER – formée pour aider les forces ukrainiennes face à l’invasion russe – 33 000 militaires et agents de sécurité ukrainiens ont été formés par les soldats canadiens. Le Canada a aussi fourni des militaires pour aider les réfugiés ukrainiens.

« La Pologne et le Canada sont de proches alliés de l’OTAN, et les progrès réalisés lors de la réunion d’aujourd’hui nous aideront à établir une relation de défense encore plus étroite », a déclaré la ministre Anand dans un communiqué.

« La Pologne et le Canada ont tous deux fait preuve de leadership en soutenant l’Ukraine alors qu’elle se défend contre l’invasion illégale et injustifiable de la Russie. »

Ottawa « antirusse »

Lors d’un autre point de presse, mardi, le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé que l’attaque contre le pont de Crimée constituait un attentat terroriste qui appelait à des représailles. Le ministère a également exhorté Ottawa à ne pas offrir plus d’armes et de formation à l’armée ukrainienne, arguant que cela entrave une solution diplomatique au conflit.

« La relation russo-canadienne traverse, malheureusement, une crise profonde, a déclaré la porte-parole Maria Zakharova en russe. C’est la faute de l’administration d’Ottawa, car elle suit la voie antirusse qu’elle suit depuis longtemps, à la demande du régime Trudeau. »

Mme Zakharova a également déclaré qu’en date de mardi, l’ambassade de Russie à Ottawa n’avait reçu aucune mise à jour sur l’enquête de la police canadienne sur un cocktail Molotov lancé par-dessus la clôture il y a un mois, sans exploser.

La Gendarmerie royale du Canada n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.