(Ottawa) Il a autrefois été l’un de ses féroces adversaires sur la scène politique québécoise. Aujourd’hui, Gérard Deltell estime que Jean Charest est celui qui doit devenir chef du Parti conservateur du Canada. L’ex-premier ministre du Québec songe à se lancer dans la course à la direction.

La Presse a pu confirmer la nouvelle d’abord rapportée sur les ondes de TVA dimanche.

« Je pense plus que jamais que c’est la meilleure personne qu’on puisse avoir comme chef de parti », a affirmé M. Deltell en entrevue. Il a rappelé que l’ex-premier ministre comptait 28 années d’expérience politique, sur la scène tant fédérale que québécoise.

« J’ai confiance en sa capacité de rallier les gens, a-t-il précisé. D’ailleurs, j’en suis la preuve vivante ! »

En 2010, l’ex-chef de l’Action démocratique du Québec avait accusé M. Charest de se comporter en « parrain du Parti libéral » en faisant allusion à la mafia. C’était à l’époque de la commission Bastarache sur la nomination des juges et des allégations de corruption dans l’industrie de la construction qui allaient mener à la commission Charbonneau.

« Il s’agissait de propos malheureux, a reconnu M. Deltell. Je me suis excusé, d’abord à lui, personnellement, et à l’Assemblée nationale. Pour moi, l’incident est clos. »

Un peu plus tôt cette semaine, quatre députés et un sénateur conservateurs, dont les Québécois Alain Rayes et Dominique Vien, ont fait appel au « sens du devoir » de Jean Charest dans une lettre ouverte pour tenter de le convaincre.

Les règles de la course à la direction du Parti conservateur ne sont pas connues. À ce jour, seul le député Pierre Poilievre a fait connaître son intention de succéder à Erin O’Toole. Ce dernier a été éjecté de son poste par une majorité au début du mois.

Jean Charest a été chef du Parti progressiste-conservateur fédéral de 1994 à 1998, avant de devenir chef du Parti libéral du Québec. Il a été premier ministre du Québec de 2003 à 2012.