(Québec) Si le Canadien de Montréal unissait les parlementaires au printemps dernier avec sa participation aux séries, son initiative en ce début de saison de hockey, où le club reconnaît « la Nation mohawk pour leur hospitalité sur le territoire traditionnel et non cédé où nous sommes réunis », divise la classe politique à Québec.

La cheffe du Parti libéral, Dominique Anglade, juge que le message qui est lu par l’annonceur officiel Michel Lacroix au début de chaque match à domicile est « la bonne chose à faire dans le contexte actuel ». Le Canadien n’est pas la seule organisation à Montréal à reconnaître qu’elle est située sur un territoire autochtone non cédé.

« C’est une initiative qui va dans le sens d’une réconciliation [avec les] peuples autochtones. Je la salue en ce sens », a-t-elle déclaré mardi.

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Dominique Anglade

Or, les historiens ne s’entendent pas si les Mohawks occupaient le territoire de Montréal lors de la colonisation française. Certains, comme Denys Delâge, soutiennent que le territoire était à l’époque occupé par les Algonquins.

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, répond qu’il « faut laisser le débat d’historiens aux historiens ».

« Tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas cette conversation de nation à nation pour reconnaître les droits ancestraux qui découlent des terres ancestrales, on va être pris dans des controverses comme celle-là », a-t-il déploré. À ce jour, le Québec n’a pas adopté la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.

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Gabriel Nadeau-Dubois

« Si ce n’est pas vrai, si c’est erroné sur le plan historique que d’affirmer que c’est un territoire mohawk non cédé, la vérité est importante. La rigueur et les faits comptent », a pour sa part affirmé le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.

« Laissons les historiens nous éclairer et non pas les organisations sportives », a-t-il ajouté.

De son côté, le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a exigé des excuses du président et chef de la direction du Canadien, Geoff Molson.

« Non seulement c’est un mensonge historique, mais ça divise les Québécois entre eux. […] La bourde de la direction du Canadien est totalement inacceptable et insultante », a-t-il dit.