Le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec se sont entendus pour financer des projets de 2,5 milliards en transports en commun et en traitement des eaux usées d'ici trois ans.

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau et le premier ministre du Québec Philippe Couillard annonceront cette entente - une première au pays - ce matin à Montréal en compagnie du maire Denis Coderre.

En vertu de cette entente, Ottawa investira notamment 923,7 millions au Québec pour moderniser les infrastructures actuelles de transports en commun. De cette somme, 775 millions (84 %) seront alloués aux projets dans la région de Montréal.

Dans son dernier budget, Ottawa avait indiqué son intention avec ce type d'ententes de remplacer des voitures de métro, d'autobus et de tramway à Toronto. Si Québec en fait la demande, Ottawa pourrait ainsi étudier la possibilité de financer ultérieurement en vertu de l'entente annoncée ce matin une partie des dépenses liées aux nouvelles voitures Azur du métro de Montréal. 

Ottawa et Québec profiteront d'ailleurs de l'annonce de ce matin pour confirmer le financement de divers projets d'infrastructures, dont :

35 millions

pour prolonger la durée de vie des voitures du métro de Montréal mises sur rail dans les années 70 (les wagons MR-73) 

52 millions

pour de nouvelles voitures de train de banlieue pour l'AMT

Le Québec est la première province à conclure une telle entente globale sur les transports en commun et le traitement des eaux usées avec le gouvernement Trudeau, qui a l'intention de le faire avec toutes les provinces (la Colombie-Britannique a déjà conclu une telle entente relativement aux transports collectifs, mais pas au traitement des eaux).

En vertu de l'entente, Ottawa s'engage à hauteur de 1,287 milliard (50 % des projets) au cours des trois prochaines années, tandis que Québec et les villes financeront l'autre moitié des projets. Du côté d'Ottawa, 923,7 millions seront consacrés à des projets de réfection des installations et des équipements de transports en commun, tandis que 363,7 millions seront consacrés à des projets d'eau potable et de traitement des eaux usées.

En avril dernier, le premier ministre Trudeau avait annoncé en conférence de presse qu'Ottawa investirait 775 millions dans les transports en commun au cours des trois prochaines années dans la grande région de Montréal. Ces investissements seront réalisés dans le cadre de l'entente annoncée ce matin. 

DES PROJETS DÉJÀ APPROUVÉS

Certains projets soumis par Québec en collaboration avec les villes ont déjà été approuvés par Ottawa dans le cadre de cette entente. Les gouvernements investiront notamment 146 millions pour la réfection des infrastructures du métro de Montréal (ex. : stations de métro, tunnels), 91 millions pour les équipements fixes du métro (ex. : escaliers, systèmes électriques), 52 millions pour l'acquisition de nouvelles voitures de train de banlieue pour l'Agence métropolitaine de transport (AMT) et 35 millions pour le prolongement de la durée de vie des voitures du métro datant des années 70 (MR-73).

D'autres projets d'infrastructures seront approuvés au cours des prochains mois par Québec et Ottawa en vertu de l'entente annoncée ce matin. Dans le dossier des nouvelles voitures Azur du métro de Montréal, Québec a payé 75 % de la facture d'environ 1,2 milliard au consortium Bombardier-Alstom, les villes ont payé les 25 % restants. À cette somme s'ajoutent des travaux d'infrastructures d'environ 1,2 milliard pour convertir le réseau et les ateliers du métro.

L'entente de ce matin vise les sommes disponibles en vertu du Fonds fédéral pour l'infrastructure de transports en commun (fonds de 3,4 milliards en fonction du nombre d'utilisateurs) et du Fonds pour l'eau potable et le traitement des eaux usées (fonds de 2 milliards au prorata de la population, avec un minimum de 50 millions par province ou territoire). 

Ces fonds font partie de la première des trois phases du plan d'infrastructures du gouvernement Trudeau, qui porte sur les infrastructures vertes (5 milliards pour l'ensemble du pays), les infrastructures sociales (3,4 milliards au pays) et les transports en commun (3,4 milliards au pays).

Les nouveaux projets de transports collectifs comme le prolongement de la ligne bleue du métro et le train électrique de la Caisse de dépôt et placement du Québec (la Caisse demande environ 2,5 milliards aux gouvernements) seront plutôt étudiés dans la deuxième phase du programme fédéral d'infrastructures.

Avec les trois phases de son plan, le gouvernement Trudeau veut hausser les investissements en infrastructures de 60 à 120 milliards sur 10 ans. Le gouvernement du Québec a un plan d'infrastructures de 88,7 milliards sur 10 ans.

- Avec la collaboration de Bruno Bisson