L'ambassadeur du Mexique a affirmé que l'élection de Justin Trudeau offrait au Mexique et aux États-Unis un véritable allié continental dans le combat contre les changements climatiques.

Selon Francisco Suarez, sous les conservateurs de Stephen Harper, le Canada a traîné de la patte derrière le Mexique et les États-Unis quant aux avancées contre le réchauffement climatique.

«L'ordre du jour environnemental du gouvernement canadien était en retard par rapport à ceux des États-Unis et du Mexique. Nous pouvons le présenter ainsi», a dit M. Suarez, en entrevue à l'ambassade mexicaine.

«Le Mexique et les États-Unis étaient grandement en faveur d'aller de l'avant avec des accords significatifs, des cibles significatives», a-t-il poursuivi.

Selon lui, le président mexicain Enrique Pena Nieto, le président américain Barack Obama et le nouveau premier ministre Trudeau pourront présenter un front nord-américain uni à la conférence internationale sur le climat à Paris, la COP21, en décembre.

«Je suis certain que l'un des enjeux sur lesquels nous travaillerons de très, très près avec le premier ministre est cette rencontre à Paris. M. Obama, M. Trudeau - les trois amigos - agiront comme trois amigos sur les changements climatiques à Paris», a soutenu l'ambassadeur, faisant référence à l'expression accolée au cours de la dernière décennie aux sommets périodiques des trois dirigeants nord-américains.

Le président mexicain Enrique Pena Nieto voulait être le premier dirigeant étranger à féliciter M. Trudeau pour son élection le 19 octobre, et il a été en mesure de joindre en premier le chef libéral, a dit M. Suarez.

Le Mexique espère aussi que M. Trudeau respectera sa promesse d'abandonner une politique, en vigueur depuis six ans, qui impose l'obtention d'un visa pour les voyageurs du Mexique, ce qui représente un irritant majeur dans des relations autrement harmonieuses, selon l'ambassadeur.

Le premier ministre sortant Stephen Harper avait écrit plus tôt cette année à M. Pena Nieto, lui disant que son gouvernement avait l'intention de lever l'obligation de visas en instaurant un nouveau système électronique.

Le gouvernement conservateur a mis en vigueur l'obligation de visas en 2009 en disant vouloir contrer l'immigration illégale, mais la mesure a mis les Mexicains en colère, qui y voyaient une gifle de la part d'un partenaire commercial majeur.

L'ambassadeur mexicain a dit croire que M. Trudeau devrait effectuer sa première visite officielle à l'étranger en tant que premier ministre au Mexique, ou à tout le moins sa seconde après les États-Unis. Il a affirmé que la «marque libérale» était forte au Mexique, en partie à cause de la popularité du père du premier ministre désigné, Pierre Elliott Trudeau.