Le prochain maire de Montréal devrait bien connaître «le milieu des affaires et les questions économiques», affirme le nouveau chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Philippe Couillard. Puisque Montréal demeure «le coeur, le poumon économique du Québec», le maire que les citoyens choisiront en novembre devra avoir une bonne connaissance des enjeux financiers, selon lui.

Pas question d'un maire unidimensionnel: le candidat devrait aussi comprendre que Montréal demeure une métropole culturelle de même qu'un pôle d'attraction pour de nombreuses communautés culturelles, rappelle M. Couillard dans une entrevue accordée à La Presse.

Le chef libéral ne paraît pas transporté par les candidats actuels, les Louise Harel ou Richard Bergeron, ni même par le prochain (prévisible), Denis Coderre.

«Plus il y aura de candidats de qualité, mieux ce sera pour les électeurs», soulign M. Couillard. À l'aune de la sensibilité aux affaires, Denis Coderre n'a pas marqué de points jusqu'ici. «On n'a pas entendu beaucoup d'interventions de sa part, mais s'il se lance, comme cela semble probable, il va devoir se prononcer rapidement sur les défis économiques de Montréal.»

Par ailleurs, il n'y a pas d'élections à moyen terme sur le radar de Philippe Couillard. «Les élections sont difficiles à prévoir. Si elles dépendent d'une motion de confiance de l'Assemblée, il faudrait que le parti de M. Legault et nous soyons d'accord, le même jour, sur le même sujet. Ce n'est pas garanti, loin de là...», dit-il spontanément. À l'inverse, il lui paraît peu probable que le gouvernement Marois décide lui-même de faire basculer le Québec en campagne électorale - les derniers sondages auront eu un effet dissuasif, selon M. Couillard.

Par ailleurs, dans les officines du PLQ, il paraît clair que le nouveau chef ne se présentera pas dans une circonscription du Saguenay-Lac-Saint-Jean aux prochaines élections (il habite à Saint-Félicien). On parle d'une circonscription «dans l'est» du Québec, avec les yeux rivés sur la région de Québec, où le PLQ a retrouvé de la vigueur, si on se fie aux sondages. Philippe Couillard répond évasivement que la possibilité d'une candidature dans sa région d'adoption n'est pas écartée pour le moment.

M. Couillard commente désormais ouvertement la dernière mouture du «document de réflexion» qui circule dans les médias depuis quelques jours. Il l'a dépeint comme le travail d'une équipe de proches collaborateurs, même si le document est présenté comme les «propositions de Philippe Couillard».

Le document avait été transmis aux membres de la direction du parti comme «base de discussion». On y propose une série de changements en prévision du congrès prévu pour 2014. Le premier: les présidents de région du PLQ, par manque de mobilisation sur le terrain, étaient recrutés parmi les employés politiques des députés. M. Couillard propose qu'ils soient choisis au suffrage universel des membres.

Le PLQ modernisera d'ailleurs sa constitution pour la prochaine course à la direction du parti. Comme l'ensemble des autres formations, on passera au suffrage universel. M. Couillard veut également qu'on réfléchisse sur l'intervention de «sympathisants», des électeurs qui pourraient voter pour le chef parce qu'ils adhèrent aux valeurs du parti. Le Parti libéral du Canada vient de tester cette formule.

Un principe est toutefois intouchable: l'égalité des circonscriptions. Il faudra «pondérer» les résultats: il n'est pas question que le nouveau chef soit choisi par quelques circonscriptions où l'on trouve un grand nombre de membres.

Une autre proposition de Philippe Couillard: le retour d'un «journal d'opinion», produit par le parti, au contenu de «haut calibre». La généralisation des technologies permet d'éviter les coûts de production prohibitifs d'un véritable journal.