Après des années de silence souvent minées par la culpabilité, la ministre de la Condition féminine du Manitoba admet qu'elle a été elle-même agressée sexuellement dans sa jeune adolescence.

Rochelle Squires, âgée de 47 ans, a raconté à La Presse canadienne qu'elle a été violée à l'âge de 13 ans, mais sentait qu'elle ne pouvait en parler à personne.

« Chaque jour de ma vie, depuis 34 ans, aura été une longue traversée - parfois vers la rémission, mais parfois aussi vers les profondeurs à nouveau », expliquait Mme Squires mardi, après avoir prononcé une déclaration en Chambre pour souligner le Mois de la sensibilisation aux agressions sexuelles.

« Je suis retournée en arrière dans ma tête (...) des centaines de milliers de fois pour dire à cette petite fille de 13 ans : "Ce n'est pas de ta faute, tu vas t'en sortir" », raconte la ministre, la voix chevrotante. « Cette étape est maintenant terminée (...), mais je veux utiliser ma voix pour aider les autres. »

Mme Squires explique qu'elle n'a jamais porté plainte à la police - elle n'en a jamais parlé, en fait, avant d'atteindre la mi-trentaine, et c'est en thérapie qu'elle a rompu le silence. « Je me sentais terriblement coupable, même à cet âge. Et je me demande encore aujourd'hui pourquoi. »

La ministre progressiste-conservatrice n'a pas identifié son agresseur, mais elle soutient qu'elle a dû le côtoyer par la suite.