Plus de 200 anciens élèves de pensionnats fédéraux pour Autochtones qui avaient été agressés par d'autres élèves pourraient recevoir finalement des indemnités du gouvernement.

La ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, a indiqué mardi que son gouvernement souhaitait conclure une entente négociée avec 240 anciens élèves qui n'ont pas été indemnisés par le biais du mécanisme habituel.

En vertu de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, approuvée en 2006, le gouvernement fédéral accepte d'indemniser plus de 38 000 anciens élèves qui ont été victimes d'agressions dans les pensionnats tenus par des communautés religieuses.

Par contre, les critères imposés aux victimes d'agressions commises par d'autres élèves sont plus sévères: plusieurs victimes ont ainsi été déboutées parce qu'elles n'avaient pas à l'époque dénoncé l'agression à un enseignant. Or, cette condition n'est pas imposée à ceux qui ont été agressés par des enseignants ou des membres du personnel.

Le président de la Commission de vérité et réconciliation, Murray Sinclair, rappelle que ces agressions entre élèves sont peu souvent abordées lorsqu'on parle de cette tragédie, parce que les victimes craignent de dénoncer un agresseur qui habite parfois dans la même communauté.

Les pensionnats pour Autochtones ont été tenus pendant plus de cent ans par des communautés religieuses au nom du gouvernement fédéral, qui voulait assimiler ces enfants en leur faisant perdre leur culture et leur langue. En 2008, le gouvernement a présenté les excuses officielles du Canada aux survivants de ces écoles, qui avaient souvent été victimes d'agressions physiques, sexuelles ou psychologiques.