Le scientifique de renommée mondiale Hubert Reeves a été reçu vendredi, à Paris, Grand Officier de l'Ordre national du Québec, une distinction reçue des mains de Philippe Couillard.

Quand on lui demande si, à 85 ans, il reste optimiste quant à l'avenir de la biodiversité, il réplique, sourire en coin: « Ça dépend des jours ! ». « Il y a des jours où je suis plus inquiet que d'autres, mais ce qui est positif, c'est qu'il y a un éveil général des populations pour ne pas laisser la détérioration se poursuivre, c'est ce qui est encourageant », dira-t-il.

Il y a de plus en plus de citoyens sensibles à l'avenir de l'environnement, constate-t-il. Le Canada et le Québec montrent aussi « beaucoup de progrès ». Il y a des gens très impliqués, « c'est important, le dynamisme, il faut réagir contre la morosité qui dit qu'il n'y a rien à faire », souligne-t-il.

Rencontrant la presse après la brève cérémonie à la Délégation du Québec, rue Pergolèse, M. Reeves s'est dit touché de « cet honneur, venant du Québec, surtout venant des miens ». Le niveau de Grand Officier est le plus élevé de l'Ordre national du Québec. M. Reeves avait déjà été reçu membre de l'Ordre en 1994.

Dans une intervention touchante, il a expliqué son choix pour la science des étoiles. « Comme ma grand-mère, je voulais raconter des histoires. Je l'enviais, c'est pourquoi j'ai commencé à faire des sciences (notamment) parce que cela faisait quelque chose à raconter. Quand on parle des étoiles, cela attire. C'est un domaine à la fois de rêve et de rationalité », d'expliquer l'astrophysicien, originaire de Bellevue, au sud du Lac-Saint-Louis, un village qui se trouvait près de Beauharnois.

Avec le temps, l'astrophysicien a de plus en plus parlé de biodiversité dans ses conférences. L'astronomie raconte les origines de l'univers, l'écologie, son avenir. « C'est notre futur. Cet état est menacé. La vie est belle, mais cette menace qui pèse sur nous m'a amené à associer l'astronomie, le passé et l'écologie, le futur », a dit celui qui, tout récemment encore était reçu à l'émission La Grande librairie, sur son dernier ouvrage Le banc du temps qui passe: méditations cosmiques, sur son jardin.

En point de presse, Philippe Couillard a été amené à expliquer le bilan du Québec sur les énergies propres. « Au Canada et en Amérique du Nord, le Québec est de loin en avant sur la question de la lutte aux changements climatiques et en biodiversité ».

Au Québec on a, par personne, la plus basse émission de carbone « et de loin » par rapport aux autres provinces. La question de la harde de caribous forestiers sérieusement menacée avait trouvé une réponse, mais les populations touchées s'y sont opposées, « c'est dommage, on continue d'avoir un plan à plus longue échéance, en gardant à l'esprit, comme député de Roberval, que les emplois forestiers sont importants » de souligner M. Couillard.