Les libéraux fédéraux révisent finalement un programme qui offre des prêts aux réfugiés afin de couvrir leurs coûts de réinstallation au Canada. Ils ne vont toutefois pas jusqu'à donner raison à ceux qui demandaient son élimination complète.

À la place, Ottawa propose d'éliminer les intérêts pour tous les nouveaux prêts et d'offrir aux nouveaux emprunteurs une plus longue période pour rembourser, selon une note publiée en ligne par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

La note suggère que ces changements donneront plus de temps aux immigrants pour se concentrer sur leur intégration.

Ceux qui ont déjà un prêt n'accumuleraient plus d'intérêts, mais leur période de remboursement demeurerait la même.

Actuellement, les bénéficiaires doivent commencer à rembourser leur prêt 30 jours après leur arrivée au Canada. Ils disposent d'une période allant d'une à six années pour rembourser, selon l'importance du montant.

Le programme de prêts aux immigrants avait été mis sur pied au terme de la Seconde Guerre mondiale afin de venir en aide aux immigrants européens qui n'étaient pas en mesure de couvrir les coûts de leur voyage au Canada. Aujourd'hui, 98% des bénéficiaires de ce programme sont des réfugiés choisis par le gouvernement ou par le biais du parrainage privé.

Une étude de 2015 avait conclu que le programme de remboursement avait un effet négatif sur l'intégration des réfugiés au Canada et suggérait au gouvernement de trouver une meilleure façon d'aider à couvrir leurs coûts de transport, notamment.

Ottawa émet annuellement environ pour 13 millions de prêts du genre. Quelque 93% d'entre eux sont rapidement remboursés. La plus importante partie de la somme sert au financement du voyage.

Cette révision de programme a été annoncée alors que le gouvernement fédéral tentait d'accueillir des milliers de réfugiés syriens. Cela pouvait sembler deux poids deux mesures puisque les nouveaux arrivants syriens voyaient leur demande de prêt refusée alors que les réfugiés d'ailleurs pouvaient en bénéficier.

Le gouvernement estime que l'élimination des intérêts lui coûtera environ 7,3 millions pour les 10 premières années suivant la mise en place du nouveau programme.

La somme nécessaire à couvrir les prêts passerait aussi de 110 à 126,6 millions par année.