Les membres du collectif «Faut qu'on se parle» initié notamment par Gabriel Nadeau-Dubois et Jean-Martin Aussant a lancé mercredi soir le livre Ne renonçons à rien, point d'orgue d'une tournée non partisane qui a sillonné le Québec l'automne dernier. Malgré la conclusion de cette grande consultation publique, l'ex-leader étudiant n'a pas encore décidé s'il comptait faire le saut en politique provinciale pour Québec solidaire.

«Je veux laisser encore la poussière retomber, ma décision n'est pas encore prise. C'est une grosse décision le fait de se lancer ou non en politique, et j'ai envie de prendre le temps de prendre une décision, je n'ai pas envie de me bousculer», a expliqué Gabriel Nadeau-Dubois, en entrevue avec La Presse, en marge du lancement de l'essai du collectif au café du Monument-National. 

Le coauteur entend profiter de «quelques semaines» pour prendre une décision. «Est-ce que je suis rendu là dans ma vie? Est-ce que c'est la meilleure manière que je peux contribuer au débat public au Québec ?», s'est-il questionné. La décision du Parti québécois de ne pas présenter de candidat lors de l'élection partielle dans Gouin «ne change rien» à son processus de réflexion, assure-t-il.

Le collectif «Faut qu'on se parle» a tenu 174 assemblées de cuisine et 10 consultations publiques dans tous les coins du Québec l'automne dernier. La majorité des assemblées de cuisine se sont déroulées à l'extérieur de la grande région de Montréal, a précisé la militante crie Maïtée Labrecque-Saganash en point de presse mercredi soir.  La comédienne et coauteure de l'ouvrage Véronique Côté a rappelé pour sa part que l'ouvrage n'était pas un rapport, mais bien un essai qui tente «d'assembler l'essence de nos échanges» avec la population.

Parmi les 6980 propositions présentées par les participants de la tournée, les neuf membres du collectif ont retenu huit «grands chantiers». Quatre enjeux ont «soulevé les passions» selon l'agronome Claire Bolduc : l'éducation, la démocratie, le développement économique vert et le dialogue avec les Premières Nations.

«Nous pensons que le Québec est mûr pour un réinvestissement majeur en éducation, qui viserait deux choses : diminuer le nombre d'élèves par classe [...] et donner plus de spécialistes et de professionnels pour accompagner les enfants du Québec aux besoins particuliers», a déclaré Gabriel Nadeau-Dubois.

L'ancien chef du parti Option nationale et directeur général du Chantier de l'économie sociale Jean-Martin Aussant a constaté pendant la tournée que «la société québécoise est plus unie qu'on le pense». Comme les autres coauteurs de l'essai, Jean-Martin Aussant souhaite que l'ouvrage suscite un débat public et soit lu par les partis politiques et les groupes de la société civile.

«Reste à voir ce que les élus vont vouloir en faire, quelle partie du livre ils vont vouloir s'accaparer. On peut faire 1000 mouvements citoyens, mais c'est encore sur le plan des élus, des assemblées nationales et des hôtels de ville que ça se décide. Alors j'espère que les élus vont prendre bonne note de ce bouquin», a soutenu l'ancien politique à La Presse.

Les autres membres du collectif sont l'urgentologue Alain Vadeboncoeur, e militant de Montréal-Nord Will Prosper, la militante féministe Aurélie Lanctôt et l'écologiste Karel Mayrand.