Le Canada vit une crise des familles d'accueil, et le manque de volontaires a amené au moins une province à se préparer à envoyer si nécessaire des poupons en foyers de groupe.

À l'Île-du-Prince-Édouard, il y a seulement 60 familles d'accueil pour environ 225 enfants. Par conséquent, des lits de bébé ont été placés dans cinq foyers de groupe provinciaux au cas où des nouveau-nés requérant un établissement d'accueil aient à y être hébergés.

La coordonnatrice provinciale des services de protection de l'enfance de l'Île-du-Prince-Édouard, Maureen MacEwen, a indiqué que le gouvernement peinait à trouver suffisamment de familles d'accueil pour répondre aux besoins.

La présidente de l'Association canadienne des familles d'accueil, Sheila Durnford, a affirmé que le manque de familles d'accueil avait atteint un niveau critique à l'échelle du pays, plusieurs instances devant héberger couramment des enfants plus âgés dans des hôtels.

Selon le recensement de 2011, il y avait 47 885 enfants pris en charge au Canada. La majorité - environ 62 % - était âgée de 14 ans et moins.

En 2014-2015, l'Ontario comptait environ 21 314 enfants pris en charge, en recul d'environ 2000 par rapport à l'année précédente. Il y avait 4800 maisons d'accueil inscrites en 2014-2015 dans la province, en baisse comparativement à environ 6000 en 2010-2011. Au Québec, où les familles d'accueil sont regroupées et peuvent négocier des ententes collectives, il y a 5744 familles d'accueil et 8523 enfants et adolescents pris en charge.

Le président de la Fédération des familles d'accueil de l'Île-du-Prince-Édouard, Wayne MacFarlane, a souligné que la pénurie mettait beaucoup de pression sur les familles d'accueil dans le réseau.

«Lorsqu'ils vous regardent dans les yeux et disent que ce bébé ira soit dans un foyer de groupe, soit chez vous - vous avez un choix à faire. Qu'est-ce que les parents peuvent faire? Plutôt que d'avoir trois enfants à leur charge, ils en ont quatre», a-t-il confié.

M. MacFarlane a affirmé que bien que les parents reçoivent une allocation exempte d'impôt allant de 600 $ à 1400 $ par mois, cela ne couvre pas toujours tous les frais, et il n'y a pas d'avantages payés ou de vacances.

«La philosophie des familles d'accueil est que nous ne le faisons pas pour l'argent, mais que nous ne pouvons pas le faire sans argent», a-t-il illustré.