L'entreprise pétrolière Suncor a annoncé dimanche avoir évacué 10 000 personnes de la région de Fort McMurray, un bassin de sables pétrolifères menacé par les feux de forêts qui entraînent l'arrêt de l'exploitation des grandes compagnies pétrolières.

Le premier groupe pétrolier canadien, par mesure de sécurité, a déplacé «plus de 10 000 personnes, incluant des employés, leurs familles et des résidents de Fort McMurray, hors de la région».

Toutes les activités des sites au nord de Fort McMurray ont été suspendues «de façon contrôlée pour permettre un démarrage rapide et fiable des installations» une fois que les feux auront été maîtrisés ou éloignés plus à l'est.

Face à l'avancée des feux, Suncor, en liaison avec les services de secours, a aménagé les abords des sites «pour protéger les employés et nos actifs» en dégageant de larges bandes de forêts et de broussailles.

Suncor, comme l'avait mentionné plus tôt dimanche le directeur du service des incendies Chad Morrisson, a indiqué que le feu avait «rejoint l'extrémité est de la mine à l'usine de base des sables pétrolifères».

«Aucun actif de Suncor n'a subi de dommages», a précisé Suncor en indiquant préparer «la mise en oeuvre de son plan de reprise des activités» dès que la sécurité sera assurée et en fonction de la réouverture des oléoducs appartenant aux opérateurs.

Syncrude, filiale de Suncor, avait aussi interrompu sa production samedi avec l'évacuation de ses 4800 salariés. D'autres groupes pétroliers comme Shell, Huski, ConocoPhilipps et Total, ou Nexen, filiale du Chinois CNOOC, avaient également arrêté ou ralenti leurs opérations.

La production de pétrole en Alberta avait déjà été significativement réduite la semaine dernière depuis le déclenchement des feux autour de Fort McMurray. Mais les arrêts effectués par Suncor et Syncrude vont couper davantage les volumes extraits de brut.

La chute de la production est estimée selon les experts entre 1 et 1,5 million de barils par jour, soit environ un quart de toute la production canadienne.