N'en déplaise à TransCanada, le transport du pétrole par pipeline n'est ni plus, ni moins sécuritaire que le transport par train, a affirmé le Bureau de la sécurité des transports (BST), mardi, lors des audiences publiques sur l'oléoduc Énergie Est.

Le Bureau des audiences publiques sur l'environnement (BAPE) a lancé mardi sa deuxième journée d'étude du projet controversé de la société albertaine. L'après-midi est consacré aux différents modes de transport du pétrole.

Selon l'administrateur en chef des opérations du BST, Jean Laporte, tant le rail que l'oléoduc peuvent être utilisés de manière sécuritaire pour acheminer le brut vers les raffineries.

«La comparaison est très complexe, car les facteurs de risque sont très différents d'un mode de transport à l'autre, a-t-il déclaré. Et de notre point de vue, le transport de pétrole brut peut se faire de manière sécuritaire dans tous les modes de transport si les risques sont bien identifiés et gérés de manière proactive.» 

Lundi soir, TransCanada a lancé les audiences du BAPE en présentant le débat sur Énergie Est comme un choix entre le pipeline et le train. Son vice-président Louis Bergeron a présenté l'oléoduc comme une alternative plus sécuritaire, plus fiable et plus verte que le transport ferroviaire. 

Mais les statistiques du BST indiquent que les déversements de pétrole majeurs dans les pipelines et dans les trains se produisent à des fréquences semblables.

Le BST n'a recensé aucun déversement d'importance dans un oléoduc sous sa juridiction en 2015. Il en avait dénombré quatre en 2014, et la moyenne de la dernière décennie était de 8 événements par année, avec une «tendance claire à la baisse», selon M. Laporte.

Quant au transport de pétrole par train, le nombre de déversements d'envergure est stable depuis les dernières années, avec 3 incidents en 2015 et 3 en 2014. Les quantités déversées lors de ces événements sont comparables à celles observées dans des accidents d'oléoducs.

En point de presse, M. Laporte a noté que le transport du pétrole par train est devenu plus sécuritaire depuis la tragédie de Lac-Mégantic, qui a fait 47 morts en 2013. Cet accident a amené plusieurs sociétés ferroviaires à resserrer des mesures de sécurité. 

«Au niveau de gros événements majeurs, on parle de nombres semblables, a expliqué M. Laporte. Au niveau des plus petits événements, il y en a plus du côté ferroviaire, mais sans déversement ou très peu, avec des quantités minimes.»