Les autorités canadiennes ont fait volte-face dans le dossier d'un imam chiite montréalais qui s'était vu retirer son passeport dans la foulée d'une enquête criminelle de l'Équipe intégrée de la sécurité nationale (EISN) cet automne.

Ali Sbeiti, qui officie habituellement au Centre communautaire musulman de Montréal, boulevard Crémazie Est, a reçu récemment un nouveau document de voyage, selon des documents déposés à la Cour fédérale.

L'imam n'est pas satisfait pour autant. Il veut tout de même qu'un juge se penche sur son cas, pour statuer sur le comportement du gouvernement dans cette affaire.

M. Sbeiti, qui est né en Irak et a été formé au Liban, s'était vu retirer son passeport sans explication cet automne. Il n'était accusé de rien, mais les documents déposés à la cour montrent qu'il était dans la mire de l'EISN, une escouade policière coordonnée par la GRC et qui traite les dossiers de terrorisme ou d'espionnage.

L'escouade avait demandé à ce que l'homme fasse l'objet d'une surveillance particulière, pour des motifs qui n'ont pas été dévoilés.

Ali Sbeiti organise annuellement à Montréal une célébration à la mémoire de l'ayatollah Khomeini, créateur du régime théocratique iranien, un État qu'Ottawa a ajouté à la liste des pays soutenant le terrorisme en 2012 et envers lequel le gouvernement Harper a eu des mots très durs.