La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a annoncé qu'aucune accusation ne serait déposée contre l'ancienne première ministre de l'Alberta Alison Redford, qui faisait l'objet d'une enquête sur des dépenses jugées déraisonnables par le vérificateur général de la province.

La GRC dit avoir interrogé plusieurs témoins, précisant toutefois que le dossier était maintenant clos.

Le gouvernement avait confié l'enquête à la GRC après qu'un rapport très critique du vérificateur général eut été publié l'été dernier. Merwan Saher avait conclu que Mme Redford avait utilisé à des fins personnelles des ressources gouvernementales, dont des avions du gouvernement.

M. Saher avait critiqué «l'aura de pouvoir» entourant l'ex-première ministre et son bureau qui ne pouvaient jamais être contestés par quiconque.

Alison Redford a démissionné de son poste de première ministre en mars dernier alors que la grogne dans son caucus devenait de plus en plus imposante à la suite d'allégations de dépenses somptuaires à son endroit.

Elle a aussi quitté son siège de députée en août - juste avant que le vérificateur général ne dépose son rapport. Elle avait reconnu à l'époque avoir commis des erreurs.

«En rétrospective, j'aurais fait plusieurs choses différemment. Cela dit, j'assume l'entière responsabilité pour toutes les décisions que j'ai prises», avait-elle écrit.

Selon M. Saher, Mme Redford aurait «réservé en bloc» des sièges sur un appareil gouvernemental pour donner une impression de pleine capacité «afin d'empêcher que d'autres passagers prennent place sur le même vol» que la première ministre et son personnel.

Mme Redford aurait aussi fait usage des appareils du gouvernement pour participer à des activités du Parti progressiste-conservateur, organisant parfois des événements à caractère gouvernemental au même moment.

À deux reprises, elle aurait profité de ces avions pour des voyages à caractère plus personnel - des funérailles familiales à Vancouver, et une fin de semaine à Jasper. Sa fille aurait pris place à bord lors de ces deux occasions, de même que lors de 48 autres vols, quelques fois avec des amis, et même d'autres fois en l'absence de sa mère.

M. Saher s'était aussi penché sur la mission commerciale de la première ministre en Inde et en Suisse, plus tôt cette année, dont les coûts avaient été fixés à 131 000 $ par le gouvernement. Ajoutant d'autres frais, tels que la planification préalable, la sécurité et le déplacement d'autres membres du personnel, le vérificateur général a plutôt établi les coûts à 450 000 $.