Le ministère des Affaires autochtones réclame le remboursement de 1,8 million de dollars versé à la Première Nation d'Attawapiskat, dans le nord de l'Ontario, qui disait affronter à l'époque une crise du logement.

Un audit terminé en avril n'a pas pu trouver de justification à certaines dépenses. Une enquête avait été amorcée en 2011, lorsque la communauté établie près de la Baie-James avait déclaré l'état d'urgence pour ses problèmes de logement.

La Première Nation affirme que le montant a été distribué dans deux contrats de grande envergure. Selon elle, bien que les données soient incomplètes, rien ne prouve que l'argent n'a pas été remis aux bonnes personnes.

L'audit recommande d'ailleurs aux dirigeants de la réserve d'engager un comptable indépendant qui surveillerait l'octroi des contrats importants. Les représentants d'Attawapiskat ont accueilli favorablement l'idée.

Selon le rapport de vérification commandé par le ministère, parmi l'échantillon de 400 transactions prélevées entre 2005 et 2011, 54% n'avaient pas de preuve à l'appui. Les 46% restantes avaient des documents explicatifs.

L'audit recommande aussi au ministère d'effectuer un «examen financier» pour les années 2012-2013 et 2013-2014 «axé sur le financement qui présente le plus de risque, en même temps qu'un examen détaillé connexe des états financiers, en coordination avec Santé Canada».

La communauté a affirmé qu'elle ne comprenait pas ce que cet «examen financier» signifiait. Selon elle, les vérificateurs n'ont pas précisé non plus comment ils comptent s'y prendre pour réaliser cet exercice.

«Nous espérons pouvoir discuter avec vous pour clarifier ce point», ont-ils écrit dans le document, qui est disponible sur le site Web du ministère.

La Première Nation d'Attawapiskat s'inquiétait d'ailleurs que le ministère demande un remboursement, comme c'est le cas actuellement.

«Il est possible que la documentation se rapportant à ces transactions soit incomplète, mais aucune conclusion, aucun document ni aucune preuve ne suggèrent que les fonds n'ont pas été dépensés en totalité», a-t-elle souligné.

Depuis une dizaine d'années, le gouvernement fédéral impose une forme de «cogestion» à la réserve du nord de l'Ontario avec l'objectif d'améliorer sa situation financière.