Le président français François Hollande a entamé son discours à la Chambre des communes, à Ottawa, lundi matin, en rappelant les événements tragiques du 22 octobre dernier.

M. Hollande a dit regretter que ce «haut lieu de la démocratie» qu'est le parlement canadien ait été «profané» par une «attaque terroriste dont le but ultime est de s'en prendre à l'idée même de liberté».

Le président français a, ensuite rappelé que son pays et le Canada participent tous deux aux bombardements contre le groupe armé État islamique.

«Aujourd'hui, face à un mouvement terroriste qui tue, qui massacre, qui rase des villages, qui met les femmes et les enfants en situation de servage, qui les noie dans les puits est-ce que nous pourrions rester sans réaction, indifférents, en pensant que ça ne nous concerne pas? non», a lancé M. Hollande, recevant une ovation du côté du gouvernement, alors que les députés de l'opposition libérale et néo-démocrate restaient assis.

M. Hollande s'est également lancé dans un plaidoyer pour une lutte plus efficace contre les changements climatiques. Il a également rappelé l'engagement de son pays et du Canada dans la lutte contre l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest.

Mais il s'est surtout concentré sur les liens économiques qu'il voudrait plus serrés entre le Canada et la France.

Rappelant que la France est le huitième fournisseur du Canada et son neuvième client, M. Hollande a dit espérer mieux. «Ce n'est pas la place que nous voulons occuper», a-t-il insisté.

«L'Union européenne se prépare à lancer un grand programme d'investissement public et privé dans les domaines de la transition énergétique, des infrastructures et des nouvelles technologies», a-t-il rappelé.

«J'invite le Canada à saisir aussi ces opportunités (...) Car nous avons besoin de croissance», a souligné le président dont le pays est durement éprouvé par la crise économique.

C'est la première fois en 27 ans qu'un président français s'adresse au parlement. La dernière fois, c'était à l'occasion d'une visite d'État de François Mitterrand, en 1987.

Avant de se rendre au parlement, le président français s'est arrêté au Monument commémoratif de guerre du Canada afin d'y déposer une gerbe de fleurs.

Alors que La Marseillaise résonnait dans les rues d'Ottawa, M. Hollande a rendu hommage aux militaires canadiens tombés au combat et plus particulièrement au caporal Nathan Cirillo, abattu alors qu'il montait la garde à ce monument, le 22 octobre.

Le passage du président au monument commémoratif était prévu depuis longtemps, sa visite s'inscrivant dans le cadre des événements de commémoration du débarquement de Normandie. Mais il a évidemment pris une «symbolique tout à fait particulière» en raison des tragiques événements du 22 octobre, selon une source diplomatique française.

En après-midi, le dirigeant de la République française devait assister avec le premier ministre Harper à un déjeuner d'affaires organisé par le Club économique du Canada et la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Il allait rencontrer ensuite le chef de l'opposition officielle, Thomas Mulcair, avant de quitter Ottawa et de prendre la route vers le Québec.

M. Hollande a entamé sa visite d'État dimanche dans l'Ouest canadien, fief du premier ministre Stephen Harper.